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Le développement personnel
dans Signes & sens
La résilience grâce au yoga
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Le yoga, ils en avaient entendu parler. Plutôt en bien. Mais il a fallu qu’un événement douloureux vienne perturber leur existence pour qu’ils adoptent définitivement cette pratique ancestrale. Ils témoignent.
Adeline, 39 ans, esthéticienne
« Lorsque j’ai vraiment réalisé que je ne reverrais plus physiquement Arthur, mon bébé de 3 mois, décédé de mort subite du nourrisson, j’ai eu envie de mourir… pour le retrouver, le serrer à nouveau contre moi. Chair contre chair. Après un mois d’arrêt de travail, j’ai dû reprendre et c’est ce qui m’a sauvée. Martine, une cliente, qui avait su les raisons de mon amaigrissement brutal, a tenu à tout prix à me présenter Sally, son professeur de yoga. Elle a organisé un petit repas chez elle. Sally n’a en aucun cas fait allusion à sa profession à ce moment-là. Je ne saurai jamais si c’était voulu de sa part. Mais, tout au long de la soirée, j’ai eu devant moi la sérénité en personne. Je lui ai téléphoné dès le lendemain pour la rencontrer individuellement. Elle a refusé et préféré que je vienne assister en spectateur à son cours. Déçue, j’acceptai tout de même. Il s’est alors passé quelque chose en moi d’indéfinissable. J’avais l’impression que je savais pratiquer le yoga. À l’issue de ces deux cours d’observation, Sally m’a demandé sans détour ce que je désirais faire. Je lui ai donné en guise de réponse ce curieux sentiment de connaître le yoga. Elle me répondit simplement : « À demain 20 heures. Vous serez dans un groupe de débutants ! ». J’ai compris que le yoga est une école d’humilité qui demande souplesse et adaptabilité. Depuis 10 ans que je pratique, outre mon bien-être physique, j’ai appris à regarder dans la direction des petits bonheurs. C’est comme cela que j’appelais Arthur… »
Jean, retraité, 61 ans
« Un accident de voiture après une bouffe trop arrosée… Le trou noir… Un réveil douloureux à l’hôpital… Une amputation de jambe… Le désespoir, l’horreur… Jusqu’au jour où j’ai dit à mon kiné qu’en sortant, je savais que je me suiciderais. Tout en continuant ses soins, il m’a parlé de yoga pour handicapés. J’ai eu envie de lui botter les fesses ! Ce que je ne pouvais même plus faire… Et pourtant, l’idée a fait son chemin. Timidement, au fil de mon hospitalisation, je lui posais des questions. Il me renvoyait systématiquement à des recherches Internet. Je n’y croyais plus lorsque deux aides-soignantes passèrent dans le couloir où j’essayais péniblement de me changer les idées. Elles parlaient de… yoga ! J’ai pris cela pour un nouveau signe. Mes recherches ont abouti. J’ai non seulement suivi un enseignement (que je continue) mais je fais maintenant partie d’une association de yoga pour handicapés en temps que trésorier ! J’ai choisi la voie du bien-être. J’ai opté pour repousser mes limites… »
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