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Le développement personnel
dans Signes & sens
La spiritualité :
pourquoi nous en avons besoin ?
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Lorsque tout a été envisagé pour accéder au bonheur et que de fortes résistances font barrage, certains choisissent de se tourner vers les enseignements spirituels. Si ceux-ci prennent des formes multiples et variées, tous transmettent un message identique : la joie est notre état naturel.
La spiritualité affirme qu’à la source de toute manifestation visible existe un principe créateur qui n’est qu’amour. Un amour qu’il s’agit de réaliser au plus profond de soi – mais aussi au travers du miroir que nous tend l’altérité. Ainsi la tragédie existentielle décrite par certaines philosophies nihilistes prend-elle un autre sens. L’intellect renonçant à vouloir tout comprendre, l’âme peut enfin s’exprimer dans sa plénitude…
Psychologie et spiritualité
Le psychiatre Carl Gustav Jung, élève bien-aimé de Freud, s’est particulièrement intéressé aux liens existant entre la sphère psychique individuelle et les archétypes spirituels communs à l’ensemble des religions. S’appuyant sur la découverte freudienne mais poursuivant ses propres recherches, il a développé, avec sa « psychologie analytique », une méthode permettant la rencontre avec le Soi. Critiquée à un moment où la psychanalyse elle-même essuyait des attaques violentes de la part du milieu rationaliste médical, la pensée jungienne séduit aujourd’hui de nombreux chercheurs de sens. De son côté, Jacques Lacan, s’étayant plus spécifiquement sur les travaux freudiens, théorise le concept universel du « Nom-du-Père », redonnant à la spiritualité catholique une profondeur qui a attiré nombre de prêtres et théologiens. Il est évident que le psychisme n’est plus aujourd’hui envisagé par les spécialistes comme la résultante hasardeuse d’un agrégat de matière. Psychologie et spiritualité deviennent deux disciplines qui, loin de s’opposer comme par le passé, tendent à se compléter harmonieusement. Témoin le Sage indien Osho rendant un vibrant hommage au découvreur de l’inconscient : Freud, affirme-t-il, a été un grand pionnier. Il n’est bien sûr pas un bouddha mais sa contribution à l’humanité est immense… Et j’espère que dans un futur proche, la psychologie moderne découvrira l’inconscient cosmique dont certains bouddhas parlent…
Un besoin de reconnexion
C’est en développant sa réceptivité et son humilité que le chercheur spirituel prend peu à peu conscience qu’il n’est pas véritablement isolé au milieu de l’immensité de l’Univers. Il a la possibilité de se relier à la Source de toute chose. Romain Rolland, ami de Sigmund Freud, évoque ce sentiment océanique éprouvé par les spiritualistes hindous lors de l’extase. Si la psychanalyse établit ici un parallèle avec la situation de plénitude vécue par l’inconscient de l’être humain dans la matrice maternelle, la différence est de taille : le travail spirituel consiste à se reconnecter au miracle de la vie mais cette fois en toute conscience. On parle, selon les traditions, de nouvelle naissance, de conversion, ou encore d’initiation. Quant à Olivier Manitara dans « Paroles de l’Archange Michaël », il lance : Si tu es vivant, c’est que Dieu existe. Bien sûr, le mot « Dieu » renvoie à une multitude de représentations plus ou moins positives selon l’histoire de chacun. Cependant, il n’est toutefois pas obligatoire de s’y référer. Une spiritualité authentique se situe en effet bien au-delà du vocabulaire. Pour exemple, des approches comme le bouddhisme, le yoga ou encore le tao, ne nécessitent pas d’adhérer au concept d’une divinité créatrice. L’essentiel étant de réaliser qu’une énergie bienveillante, plus grande que soi, est à l’œuvre à l’intérieur de nous, comme à l’extérieur. Pour la chrétienté c’est le « Saint-Esprit », pour les Amérindiens « Le Grand-Esprit », pour l’hindouisme le « Paramatma », pour la Sagesse chinoise le « Chi ». Toutes les traditions, déistes ou non, témoignent à leur manière d’une réalité transcendant la matière à laquelle il est salvateur de se relier...
Le mystère de l’indicible
Dominique Chapot, auteur de « Si on choisissait d’être heureux », explique que donner une dimension spirituelle à sa vie, c’est dépasser le stade de simple consommateur des plaisirs de l’existence. Donner à sa vie « un sens qui dépasse le tombeau », c’est devenir un fin gourmet, un esthète. C’est voir la beauté au-delà de la chose observée, sentir en chaque objet le talent, la volonté de créer, de vivre, le mystère de l’indicible, l’âme des choses… Vouloir « profiter » à tout prix de l’existence sous prétexte qu’elle finira un jour ne calme pas l’angoisse. Bien au contraire. Certains, pour fuir le réel, se perdent dans une jouissance effrénée conduisant à des addictions (alcool, drogues, sexe). La spiritualité propose de goûter à la pratique de la méditation, à la lecture d’ouvrages de sagesse, à la prière. D’autant que chacun peut s’engager librement et de façon authentique sur la voie spirituelle qui lui convient le mieux, sans pour autant obéir aux diktats d’une religion instituée. L’approche spirituelle représente en fait une nécessité pour qui désire s’enthousiasmer jusqu’à son dernier souffle…
Martine Chabaud
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