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Le développement personnel
dans Signes & sens
J'ai adopté le Zen à la maison !
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Le quotidien partagé avec des enfants suscite une variété de sentiments chez les parents : du bonheur, de la fierté, de la tendresse, mais aussi de l’impatience, de la frustration et parfois de la colère. Au fil des jours, vous vivez avec eux des moments ensoleillés mais aussi des moments sombres…
Certains parents tentent de surveiller leurs enfants dans les moindres gestes. Ce n’est pas là la meilleure façon de les aider à devenir autonomes. Laissez-les faire leurs expériences. Les erreurs sont aussi source d’apprentissage.
Ne pas tout vouloir contrôler
Éduquer un enfant, ce n’est pas viser à en faire une copie conforme de ce qu’on est, mais plutôt l’aider à être ce qu’il est, tout en lui inculquant des valeurs que l’on juge importantes. Pour développer sa personnalité, l’enfant a besoin d’une marge de manœuvre qu’il ne trouve pas si on lui demande constamment d’agir à notre façon. Faut-il obtenir de lui une obéissance aveugle, fondée sur la peur ou la honte ? Ou plutôt l’amener à adhérer à des valeurs qui nous tiennent à cœur ? De même, prendre soin d’une personne, ce n’est pas la prendre en charge : c’est l’aider à vivre ce qu’elle doit vivre, plutôt que d’essayer de le vivre à sa place. Le fait de vouloir tout régenter – entre autres ses enfants – demande beaucoup d’énergie et risque d’entraîner la réaction inverse à celle recherchée. Un contrôle excessif de notre part mine souvent les comportements appropriés que nous désirons inculquer aux plus jeunes. Nous souhaitons que chacun fasse les choses à notre façon mais, au bout du compte, les enfants laissent souvent tomber parce qu’ils sentent qu’ils ne réussiront pas à nous satisfaire ou que chacune de leur tentative pour répondre à nos attentes est d’avance vouée à l’échec. De notre côté, nous leur en voulons puisque finalement nous devons tout prendre en charge. Il faut accepter que les choses soient faites de manière différente de la nôtre. À titre d’exemple, vous demandez à votre enfant de faire son lit. Quand vous allez voir le résultat, pensez à le féliciter et appréciez son travail même si tout n’est pas parfait, même si le lit n’est pas fait à votre façon. Si vous passez chaque fois derrière lui pour refaire le lit, peut-être pensez-vous que c’est une bonne façon de lui montrer comment s’y prendre. En fait, c’est plutôt un excellent moyen de lui faire savoir qu’il ne fait pas les choses correctement. Bientôt, il cessera tout effort, sachant que, quoi qu’il fasse, vous le reprendrez.
Lâcher du lest
Lâcher du lest, ce n’est pas capituler mais plutôt apprendre à accepter certaines imperfections, tout en appréciant l’effort fourni. C’est aussi le gage le plus sûr pour que l’enfant continue d’agir par lui-même. Pour persévérer dans ses efforts, il a davantage besoin d’encouragements, de félicitations que de constantes remarques négatives. Vous pouvez et devez vivre en accord avec vos valeurs, mais ce qui ne signifie pas que vous devez être rigide dans vos convictions. Cela peut se faire en permettant aux autres de façonner l’environnement familial, en ayant envers eux des attentes réalistes et en adoptant une attitude décontractée à l’égard de leur participation aux activités de la maison. Prenez le contrôle de votre vie mais évitez de contrôler les autres. Si, dans la famille, le moindre geste des enfants est toujours sous la mainmise des parents, il est à prévoir que leur adolescence sera une période quelque peu mouvementée. Étant à l’âge de vouloir déclarer leur indépendance, ils le feront peut-être de façon assez fracassante, contestant la moindre demande parentale, discutant à n’en plus finir ou alors prenant à l’extérieur de la famille des libertés qui vous décourageront. Bien que la perfection soit un idéal vers lequel tendre, ce n’est pas une réalité accessible au quotidien avec des enfants. D’ailleurs, quoi de plus ennuyeux que la perfection ?
Francine Ferland*
*Pour en savoir plus, lire :
« Pour parents débordés et en manque d’énergie »,
Édition CHU Sainte-Justine
Un acte manqué
ne requiert pas d’emportement…
Parmi les comportements de vos enfants qui vous font réagir, il y a les accidents. Votre fils renverse un verre de jus de fruit sur la table ou sur le plancher. Cela est évidemment désagréable, d’autant plus que de tels incidents surviennent souvent quand il y a des invités ou que vous êtes particulièrement pressé. Toutefois, un accident étant par définition involontaire, il ne mérite ni sanction ni emportement. Bien sûr, l’enfant aurait pu porter davantage d’attention à ce qu’il faisait. Cependant, ne nous arrive-t-il pas, à tous, de tels accidents ? Quand un invité renverse du vin ou casse une coupe par mégarde, quelle est votre réaction ? Pourquoi serait-elle différente quand il s’agit de votre enfant ? Un accident ne requiert pas de réprimande mais il faut réparer les dégâts ; l’enfant doit essuyer le plancher, ramasser la plante qu’il a fait tomber, aller porter dans le panier le vêtement qu’il a sali en renversant de la peinture. Toutefois, les actes manqués ne doivent pas être présentés comme une punition mais bien comme la conséquence logique de la situation.
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