|
Le développement personnel
dans Signes & sens
L’enseignement écologique
du chamanisme
|
S’il est une voie de développement personnel qui se réclame de l’écologie, c’est bien le chamanisme. Son origine se situe en Sibérie mais il s’est propagé chez les Amérindiens d’Amérique. Selon Carlos Castaneda, cette discipline réside dans la faculté de percevoir des champs énergétiques subtils.
Le chamanisme est une pratique que notre société moderne découvre avec grand intérêt. Les livres de Carlos Castaneda, qui fascinent toujours un large public, mettent en scène Dom Juan, un chamane toltèque, en employant plutôt le terme « sorcier ». Pour lui, il s’agit de quelqu’un se situant à un stade avancé de l’acquisition de la Connaissance. De son côté, l’écrivain Michel Cazenave livre dans une interview à propos de la psychanalyse : Elle a une histoire et même une préhistoire avec le chamanisme qui, bien au-delà du simple fait religieux, est la première pratique humaine…
L’extase du chamane
Michel Cazenave explique encore : Jung affirme qu’une expérience mystique, telle que celle du chamane, est toujours le fait de la partie féminine de la personnalité, l’« anima ». Le processus extatique consiste ainsi pour le chamane, à l’aide d’un rituel spécifique, à se placer dans un état d’hyper réceptivité au monde des esprits. Un chamane possède une capacité de l’ordre d’un véritable dédoublement. Alors qu’une partie de son psychisme accueille des messages du monde causal, effectuant une sorte de sortie de corps, il reste simultanément toujours en lien avec la réalité matérielle. Pour ce faire, lors de l’extase, il danse généralement au son du tungur, tambour manié par un assistant. Ce rituel très codé agit comme un garde-fou. Véritable fil d’Ariane, il permet de ne pas se perdre dans le monde des esprits. Autre ustensile essentiel : l’orba. Cette crécelle est jetée au sol à un moment précis de la danse par le chamane. Le chamane réintègre alors son corps et, selon l’endroit où est tombée la crécelle et avec une grille de lecture spécifique, il donne son interprétation à la manière d’un oracle. Il peut s’agir de la réponse à une question, d’une attitude à adopter, d’un remède à découvrir…
Une pratique écologique
Le chamanisme connaît un grand engouement car ses principes se révèlent en fait particulièrement actuels. Sa conception du monde objective une dimension écologique d’harmonie avec la nature, ses enseignements étant aujourd’hui associés au cadre de la mouvance du développement personnel. Son fondement s’étaye sur le fait que le contact avec Mère nature permet de se connecter à soi. Validant la sagesse du chamanisme, le Dalaï Lama, dans l’esprit d’un dialogue inter-religieux, a organisé une rencontre à la fin des années 90 où des occidentaux ont pu apprécier la profondeur de cette spiritualité. Depuis, la ferveur pour le chamanisme va toujours en s’accroissant.
Des stages de formation
Tout comme le yoga, le taïchi, le qi gong, le chamanisme se transmet. Des ateliers sont proposés par des spécialistes initiés par d’authentiques chamanes. L’étude des rituels et de leurs effets est méthodiquement enseigné. Il y est question, entre autres, d’expérimenter et de sentir dans son corps le passage d’un temps linéaire à un temps cyclique, pouvant intégrer également l’art du tambour chamanique... Selon l’un de ces enseignants, le chamanisme est une véritable passerelle entre nature et spiritualité, état qui favorise une harmonie entre le monde ambiant et notre propre monde intérieur…
Christine Lacoste
|