Si, dans le champ lexical du terme « réussite », on trouve les mots bonheur, chance, veine, gain, triomphe, victoire, succès, le dictionnaire évoque également, à la même rubrique, ce fameux jeu de cartes pratiqué en solitaire : « La patience ». Comme pour induire que pour réussir, il ne s’agit pas de brûler les étapes…
Dans son célèbre ouvrage « Le zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc », Eugène Herrigel témoigne, sous l’angle d’une activité ayant un but précis – celle de bien viser pour atteindre sa cible –, de la nécessité de travailler sa posture, sa concentration et en même temps de se détacher de l’objectif à atteindre. Herrigel, étonné d’échouer malgré ses efforts, s’entend dire par son maître : Le coup parfait ne se produit pas au moment opportun parce que vous ne vous détachez pas de vous-même. Vous ne tendez pas vos forces vers l’accomplissement mais vous anticipez l’échec… Autrement dit, les voies de la réussite passent par un double mouvement qui consiste à mettre toutes les chances de son côté, puis à positiver le résultat, quelle que soit la forme qu’il prenne. En terme de réalisation de soi, une fois que tout a été préparé le mieux possible, même l’échec apparent devrait être considéré comme une réussite de l’ordre de la protection. Ainsi, un permis de conduire refusé lors de l’examen, malgré la frustration engendrée, vaut autrement qu’un terrible accident de la circulation qui aurait pu être la conséquence d’une pseudo-réussite. Ce qui ne signifie pas qu’il faille abandonner la partie. Témoin Abraham Lincoln, battu six fois à différentes élections, ce qui ne l’empêcha pas de devenir Président des États-Unis !
Une perception positive
Nathaniel Branden, auteur de « Les six clés de la confiance en soi, s’aimer soi-même pour réussir sa vie », publié aux Éditions J’ai lu, explique que
l’essence de la confiance en soi réside dans la confiance en ses possibilités et dans la certitude de mériter le bonheur… De fait, des pensées du type
Je ne suis pas à la hauteur ou encore
Je ne me sens pas digne d’amour sont à bannir de toute urgence. Ces formes d’autodévalorisation constituent les plus insidieux freins en vue d’une existence accomplie. Le monde, perçu au travers d’un filtre négatif, ne représente effectivement aucun attrait. Alfred Korsybski, créateur de la sémantique générale, avec sa formule « La carte n’est pas le territoire », insiste sur le fait que ce que nous croyons être la réalité n’est rien d’autre qu’une représentation intérieure. Il s’avère donc urgent de changer son regard afin de développer une perception positive de l’existence.
La loi d’attraction
Fort de cet état d’esprit optimiste, les opportunités ne manqueront pas de se manifester. Il s’agit là d’un principe universel, connu et expérimenté par les penseurs positifs sous le vocable de la « Loi d’attraction ».
Si vous voulez être heureux, écrivait Léon Tolstoï,
soyez-le ! L’injonction peut paraître basique – voire ridicule –, et pourtant ça marche ! Selon le physicien russe Vadim Zeland, auteur du best-seller « Transsurfing », la théorie quantique pourrait même expliquer le phénomène. La pensée étant créatrice, aussi bien en positif qu’en négatif, autant choisir de penser réussite plutôt qu’échec…
Bernard Vallat