Ma bibliothèque idéale

Qui n’a jamais été fasciné par ces contenants de tous les styles, à l’intérieur desquels trônent, sur leur tranche, des dizaines d’ouvrages reliés ou pas, comme un appel, une invitation mystérieuse à la connaissance ? Qu’ils soient en bois ou faits d’autres matériaux, ornés de vitres ou ouverts, qu’importe la forme pourvu que le plaisir de consulter le livre reste omniprésent….

Si le contenu d’une bibliothèque idéale varie selon la sensibilité de chaque lecteur, il n’en reste pas moins qu’à l’instar de Raymond Queneau, qui a publié un ouvrage en 1956 intitulé « Ma bibliothèque idéale », un minimum d’une centaine d’auteurs est requis afin de posséder un panel suffisant pour satisfaire une soif légitime de culture…

Un socle de connaissances

Après les dictionnaires, les encyclopédies et le best-seller mondial qu’est la Bible, toujours utile même si l’on n’est pas croyant, il est des auteurs, parmi lesquels Balzac et sa saga «  La Comédie Humaine » pour le roman, l’œuvre de Freud pour les sciences humaines ou Molière pour le théâtre, qui resteront indémodables. Le patrimoine culturel de l’Humanité se décline, il est vrai, à l’infini. À chacun alors, au gré de ses attirances, de discussions amicales, de ses besoins professionnels, de bâtir son propre socle de culture. Pour exemple, une discipline comme la psychanalyse peut à elle seule remplir des étagères entières : outre le Maître, les ouvrages de ses nombreux disciples, dissidents ou pas, apportent toujours un éclairage intéressant. Ainsi, pour un lecteur intéressé par l’interdisciplinarité, des écrits tel « La révolution sexuelle » de Wilhelm Reich aborde la psychanalyse sous un angle sociologique original… Il en est de même pour la philosophie : de « L’apologie de Socrate », écrite par Platon il y a plus de 2000 ans, aux livres de philosophes contemporains, la réflexion existentielle passe par le filtre et le point de vue de centaines d’écrivains dont certains peuvent d'ailleurs servir de viatique au lecteur.

Pluralisme et humanisme

De la philosophie en passant par la poésie, la politique et les biographies, le goût de lire se décline sous de multiples facettes. Une bibliothèque humaniste bien achalandée ne devrait rien occulter. Il y a toujours un moment où l’amoureux du livre aura le désir de se pencher sur un sujet qui ne fait pas corps avec ses préoccupations immédiates mais qui stimule sa curiosité. Ainsi, la BD fait partie de la littérature, certaines s’imposant comme de véritables œuvres d’art. Elle a aujourd’hui acquis ses lettres de noblesse. De son côté, la culture picturale, architecturale, musicale a parfaitement sa place dans cette bibliothèque idéale. Les albums photographiques ouvrent l’appétit aux voyages. Les ouvrages de recettes culinaires peuvent être également d’un grand secours, sans compter que toutes les traditions y sont représentées, des grands chefs occidentaux aux créateurs de plats exotiques de tous pays. Des livres, d’un abord aussi pratique que ceux du secteur du bien-être (massages, huiles essentielles, etc.), proposent en outre des outils au quotidien.

Du Développement personnel à la spiritualité

Le thème des spiritualités vivantes séduit nos contemporains au point que les éditeurs consacrent des collections complètes à ce sujet. Peut-être la formule devenue célèbre d’André Malraux, « Le XXIème siècle sera spirituel ou il ne sera pas », y est-elle pour quelque chose ? Toujours est-il que l’engouement pour le Développement personnel invite à revisiter ces savoirs ancestraux qu'offrent les philosophies orientales. Certains romans initiatiques invitent à se familiariser avec la sagesse druidique, cathare et autres modes de représentations jusque-là peu connus du plus grand nombre. En fait, la bibliothèque idéale est en constante évolution puisque, l’amoureux du livre restant à l’affût des écrits qui lui parlent, elle n’en finira jamais de se remplir. Un livre en amenant toujours un autre… Et c’est heureux !

 

Sylvie Robert