Le complexe fait office de signal d’angoisse ; il prévient qu’il faut prendre soin de soi, se rassurer, se sécuriser. Bref, à l’opposé de la fuite ou de l’autarcie, on s’en doute. Passée la gêne première qui déstabilise, il est à l’évidence humanisant d’être un maillon de la chaîne des relations aux autres, dans quelque domaine que ce soit. Alors aimable et aimé(e), le rapport à la partie du corps qui perturbe l’image de soi (voire perturbait, tant le chemin parcouru aura amené des changements) se modifie. Un équilibre devient possible, rien n’étant rejeté. Ce trouble n’envahit plus au point de déstabiliser. La preuve ? On ne fuit plus les regards et, de fait, les autres ne fuient plus, se sachant accueillis et acceptés pour ce qu’ils sont. C’est une chance que de ne pas être semblable à une froide statue de marbre que, certes, rien n’altère mais que rien n’émeut non plus. Alors, merci complexes ; ils nous font perfectibles, humains. En d’autres mots, vivants et heureux de l’être. Le temps est venu de raisonner harmonie et les possibilités sont nombreuses. L’imagination n’est jamais en peine lorsqu’il s’agit de penser à se faire plaisir, prendre soin de soi, retrouver la sensation du bien-être corporel. Maquillage, parfums, massages, salon de coiffure, relaxation, danse, nouvelle garde-robe, mais aussi restaurants, promenades, voyages, spectacles… D’évidence, l’image de soi est brillante et rayonne.
Fabienne Besson