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Le développement personnel
dans Signes & sens
Mettre un stop au masochisme
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Il peut sembler paradoxal de se complaire dans des situations de souffrance, voire d’humiliation. Pourtant, l’autoflagellation existe et notre culture judéo-chrétienne n’est pas en reste quant à ce que la psychanalyse identifie comme un bénéfice inconscient, soit une jouissance négative à vouloir s’installer dans un comportement morbide.
Demeurer totalement passif face aux événements, tout en se plaignant, constitue la caricature d’une personnalité masochiste. Sachant que ce type de profil psychologique a tendance à faire fuir l’entourage qui finit par ne plus être dupe de la pathologie qui utilise le phénomène de bouc émissaire (souvent la société toute entière) pour légitimer ses non-passages à l’acte. Quoi qu’il en soit, sortir du masochisme consiste à réagir pour aller de l’avant… La confiance en soi
Première étape : dynamiser sa confiance en soi et arrêter de se considérer comme une éternelle victime. Pour y parvenir, il est indispensable de se persuader que nous sommes les seuls artisans de notre mieux-être et qu’il n’est plus question d’attendre que les solutions tombent du ciel. Cette tournure d’esprit implique qu’il faut en finir avec cette pernicieuse notion de fatalité. Non, la fatalité n’existe pas ! Martine Teillac, psychothérapeute, auteur de « S’aimer pour aimer les autres », propose – dans un premier temps – d’arrêter d’exacerber ses défauts et de masquer ses qualités en modifiant le dialogue intérieur. Elle prend l’exemple d’une jeune femme croisant sa voisine qui ne lui dit pas bonjour. Le masochisme consiste tout de suite à penser : Je suis nulle ! Une meilleure réaction serait de se dire : Ma voisine a des préoccupations, elle ne va pas très bien… Et je ne me remets pas en question. L’étape suivante convoque un travail d’introspection permettant de poser une certaine distance quant à des injonctions d’un autre temps. Elle équivaut, écrit l’auteur, à remettre le passé à sa place, si nous avons eu des parents qui ont eu tendance à nous dévaloriser, en reconsidérant et en construisant nos propres valeurs. Enfin, il est impératif de passer à l’action. Martine Teillac suggère de noter de 0 à 10 sur une échelle où vous vous situez dans telle situation concrète. Il y a fort à parier, dit-elle, que vous serez rarement au niveau 0 de vos compétences, de vos savoir-faire. Une évaluation qui contribue à conscientiser peu à peu que nous avons tous la capacité de reprendre notre vie en main.
La pulsion de vie
Le masochisme bloque la pulsion de vie, écrit le psychanalyste Thierry Bokanovski, auteur de l’ouvrage « De la pratique analytique » aux Éditions PUF. Le sujet accepte d’être déjà mort, et devient un mort-vivant, renchérit, à propos du masochiste, Clara Duchet, psychologue et coauteur de « Débriefing psychologique » publié aux Éditions Dunod. Autant dire que mettre un stop au masochisme revient de façon incontournable à se brancher sur la pulsion de vie. La planète Terre est un espace fabuleux de création et d’opportunité, affirme le coach John Edward Tang dans « Plus de vie dans votre vie », aux Éditions Fortuna. Rien n’y est réalisé définitivement, ni imposé réellement. Des affirmations qui ont de quoi développer une énergie vitale qui n’attend que notre bon vouloir pour émerger. Chaque nouvelle expérience met en route un processus optimal d’évolution, poursuit le coach de vie. Chaque jour est aussi un moyen de potentialiser vos ressources intérieures et de les exprimer. Il n’y a donc que le premier pas qui compte. Soyez sûr qu’une fois la victimisation levée en changeant votre regard sur les événements, votre existence prendra une autre consistance et vous attirerez enfin une infinité de raisons pour vous réjouir et remercier…
Leila Bouchiki
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