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Le développement personnel
dans Signes & sens
Mon enfant est susceptible
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« On ne peut rien lui dire, il prend tout mal »… Tel est le discours des parents ne sachant plus comment faire avec leur héritier susceptible. Derrière ce type de comportement se cache toutefois souvent un manque de confiance en soi que le petit d’Homme exprime comme il le peut…
Les réactions à fleur de peau d’un enfant témoignant d’une susceptibilité récurrente objectivent un narcissisme défaillant, ainsi qu’une hypersensibilité au regard d’autrui. Il faut donc être particulièrement attentif pour ne pas en rajouter.
Un SOS déguisé
Certes, un enfant qui boude à la moindre remarque ne facilite pas la communication et peut générer chez l’adulte tutélaire un énervement légitime. Pourtant, il s’agit bien là d’un SOS déguisé. Quant au déni, il n’arrange rien non plus. Le plus sage consiste à multiplier les moments où votre enfant pourra exprimer, sans crainte du jugement de votre part, ce qui l’affecte vraiment et qui n’a souvent rien à voir avec ce qui a généré sa colère. Il n’est pas question non plus de culpabiliser et de penser que votre manière de l’éduquer est en cause. Ne cherchez pas à vouloir à tout prix régler le problème. Votre enfant a besoin de sentir que vous comprenez son mal-être mais que vous lui faites confiance pour qu’il trouve en lui les ressources afin d’y remédier, sachant que vous serez toujours là s’il veut se confier. Autrement dit, il cherche à la fois une reconnaissance et des limites protectrices.
Les situations extrêmes
Le psychanalyste Saverio Tomasella, auteur d’« Hypersensibilité : trop sensible pour être heureux », aux Éditions Eyrolles, explique qu’il peut arriver qu’un enfant soit tellement fragilisé par une situation difficile (divorce des parents, chômage, maladie d’un proche, procès) qu’il soit à bout de nerfs : il ne peut plus rien supporter. Dans ce cas, l’enfant a un grand besoin d’aide, continue-t-il. Le mieux est de faire avec lui, seul, des activités calmes et reposantes, mais aussi distrayantes (promenades, dessins, activités manuelles). Un soutien thérapeutique sera peut-être nécessaire, ajoute-t-il.
Jean Herriot
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