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Le développement personnel
dans Signes & sens
Vintage :
les bonnes raisons d’adhérer
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Mais qu’est-ce qui fait donc courir les foules aujourd’hui pour la mode vintage ? Peut-être un souci d’authenticité. Il est vrai que le terme signifie « millésime »…
Dans une société en manque de repères, le vintage vient rappeler que l’ère du « tout jetable » a atteint ses limites. Nathalie Rozborski, directrice conseil pour le bureau de style Nelly Rodi, affirmait déjà en 2013, dans le journal « Libération », que les gens en ont ras le bol de la consommation Kleenex. Ils sont en quête, continuait-elle, de durable, de valeurs sûres. Ils optent de plus en plus pour une consommation débrouillarde, astucieuse… Pas étonnant, selon cette analyse, que les Français prennent véritablement plaisir à faire renaître des objets du passé, et aient notamment la nostalgie des Trente Glorieuses.
Un retour aux sources
La tendance vintage témoigne d’un incontestable désir de revenir aux sources. Comme s’il fallait savoir faire une petite marche arrière pour sortir de l’embourbement ambiant. Loin d’être passéiste, il s’agit d’en user avec subtilité, comme dans un coin privilégié du salon ou dans une entrée. Aucune obligation non plus d’acheter du vrai vintage. Le style néo-rétro, par exemple, se veut symbolique et les enseignes proposent des produits neufs qui s’en inspirent !
Non aux diktats de la mode !
Didier Ludot, spécialiste de la haute couture vintage, explique à un journaliste de la publication « Le Monde » que les femmes en ont assez de suivre les diktats de la mode. Selon lui, celles qui achètent des vêtements vintage ont une démarche proche de l’achat d’un bijou. Elles savent qu’elles vont pouvoir le porter longtemps, poursuit-il, dans la mesure où c’est un vêtement au départ démodé mais qui en définitive ne l’est plus, il en devient intemporel…
Écologie et économie
Florence Jacquinot, ex-dauphine de Miss France et dotée d’un Master en Intelligence Économique, visitant le Salon des Jours Vintage, s’interroge sur les raisons d’un tel succès auprès des adeptes du vintage. Il semblerait que cet élan tienne à l’accessibilité de la beauté au plus grand nombre. Écoutons ses commentaires : Car oui de mes yeux je constate, ces filles ont des formes, certaines même sont rondes, pas forcément dotées par mère nature de traits gracieux, mais elles refusent de se cacher… Loin des pressions du mannequinat, elles enfilent des vêtements qui leur vont, sans renoncer au plaisir de s’habiller. Une fleur dans les cheveux, décrit-elle, une ceinture ajustée, une jupe longue, des petits talons, un rouge à lèvre, deux battements de faux cils et le tour joué est un ravissement… Le vintage est donc libérateur et économique mais il est aussi protecteur en terme d’écologie. Florence Jacquinot de constater : Quand on connaît l’empreinte écologique que laissent les vêtements en polyester sur la planète, on se dit qu’on va retourner aussi fouiller dans les vestiaires de nos parents pour en ressortir des pièces rares qui étaient souvent si bien manufacturées qu’elles sont encore des décennies plus tard impeccables…
Florence Bady
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