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Le développement personnel
dans Signes & sens
Rester Zen, ça veut dire quoi ?
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On a coutume d’appeler le bouddhisme « la Voie du milieu ».
Loin des extrêmes, l’esprit de cette philosophie peut s’appliquer à notre quotidien. Il s’agit d’équilibrer notre existence pour que
celle-ci prenne du sens.
Avoir l’esprit bouddhiste, c’est savoir se
recentrer sur soi pour réaliser que nous possédons
en tant qu’humains la solution à nos
misères. « Rester Zen » face aux aléas de la vie n’est
certes pas toujours facile mais c’est possible.
Toutefois, il ne s’agit pas d’afficher une béate passivité
pathologique mais plutôt de prendre conscience
que la souffrance n’aura jamais le dernier
mot pour peu que l’on accepte d’ouvrir les yeux et d’avancer…
La Voie du milieu
Bouddha reçut à la naissance le nom de Siddharta :
celui qui a réalisé son but. Il était un prince indien à qui rien ne manquait. Son père voulut lui éviter les
misères humaines au point de l’enfermer dans un
palais protégé de toutes les vicissitudes du monde.
Mais c’était sans compter sur la réalité. Le jeune
prince découvrit qu’à l’extérieur de sa cage dorée la souffrance existait. Il fut profondément affecté, lors
d’une sortie, par quatre rencontres qui décidèrent de
son destin : un vieillard, un malade, un cadavre et,
enfin, un moine mendiant ascétique. D’une vie de
plaisir, il décida donc de passer à une existence de
pénitence. De ces deux façons de vivre, Siddharta — devenu Bouddha — dira à l’occasion de son sermon de Bénarès : « Il y a deux extrêmes… L’un est
une vie adonnée aux plaisirs et à la jouissance : cela
est contraire à l’esprit et vain. L’autre est une vie de
macération : cela est triste et vain. De ces deux
extrêmes, ô moines, le Parfait s’est gardé éloigné et
il a découvert le chemin qui passe au milieu, le
chemin qui dessille les yeux et l’esprit, qui mène à
la science, à l’illumination… ».
Zen et combativité
Le mot Zen (adaptation japonaise du bouddhisme) est
souvent employé à mauvais escient. Le titre de l’ouvrage
de Philippe Coupey, consacré au Maître Zen
Taisen Deshimaru, intitulé « Le rugissement du
lion », publié aux éditions du Rocher, témoigne
explicitement que cette démarche demande beaucoup
plus d’énergie que ce que l’on croit. Il y est question d’éveil mais aussi de combativité. À ce sujet, Henri Arvon — auteur de Le bouddhisme, chez
P.U.F — nous rappelle que Myôan Eisai (1141-
1215), fondateur de la voie Zen, recrutait ses adeptes
dans la caste guerrière des Samouraï. On est bien loin
ici d’une attitude nonchalante qui prônerait que tout
le monde il est beau, tout le monde il est gentil...
Rester Zen, en toute circonstance, signifie surtout
posséder cet état d’esprit qui fait que nous n’avons
pas à baisser les bras devant l’adversité. Le Zen est
une méthode de travail sur soi qui ne nie en aucun
cas le réel, bien au contraire. Et qui nécessite, au
même titre que d’autres pratiques, constance, foi et opiniâtreté.
Gérald Abraham
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