Cette vaste question tout un chacun se la pose à un moment ou à un autre de sa propre vie... D'ailleurs, au XIXème siècle déjà l'écrivain britannique Charles Kingsley formulait à ce sujet une fort jolie réponse allant jusqu'à affirmer que " la beauté, c'est la signature de Dieu " ! Si les merveilles de la nature ne peuvent que lui donner raison, en particulier en matière de symétrie parfaite, qu'en est-il toutefois de l'être humain ?
Je me trouvais l'été dernier sur une plage sur laquelle évoluait un couple captivant qui ne pouvait qu'attirer l'attention : tous deux étaient beaux comme des... Dieux, cette expression complexe faisant référence à Apollon, personnage cependant ambivalent. Effectivement, Apollon représente le Dieu grec de la musique, du chant et de la poésie mais, dans un registre bien différent, lui sont attribués aussi des pouvoirs gratifiants de purification et de guérison, tout en sachant qu'il peut générer la peste avec son arc... Mais revenons à ce couple auquel je fais donc allusion quelques lignes plus haut : était-il porteur lui aussi du pire et du meilleur ? Certainement, car le genre humain est ainsi fait, " espèce " de double redoutable qui utilise à sa guise ses potentialités attractives et répulsives, nourrissant - quoi qu'il arrive - quelques buts funestes pour tenter de sortir systématiquement victorieux de là où sa destinée l'a guidé. Il y parvient ou échoue et seul le masque qu'il arbore laisse deviner le résultat. Et combien même la talentueuse et habile George Sand voulait absolument que " la beauté de l'âme l'emporte sur la beauté physique ", il n'en demeure pas moins que le plus bel esprit n'arrive jamais à éradiquer l'aspect éphémère de l'apparence. C'est en ce sens du reste que les traits du visage les plus parfaits, changeant au gré des émotions et autres évènements, attestent - comme le suggérait en quelque sorte Stendhal - de la promesse du bonheur : le message divin par excellence...
Fanchon Picaud
