> Oswald Wirth (1860-1943), tarologue éminent, n’hésitait pas à employer le mot sacerdoce pour définir un art qui, selon lui, devrait être considéré comme sacré. D’ailleurs, si le tarologue n’était pas animé d’un sincère désir de se mettre au service de son consultant, il est bien évident que son cabinet resterait désespérément vide. L’exploitation de la crédulité possède ses propres limites et les consultants finissent toujours par décrédibiliser l’inauthenticité. À l’inverse, si la majorité des professionnels de la cartomancie attirent un public fidèle, c’est bien qu’ils sont guidés par la passion de leur métier. Oswald Wirth précise dans un de ses ouvrages que deviner, c’est imaginer juste et que tout le secret divinatoire consiste dans l’éducation de l’imagination, qui doit être disciplinée en vue de sa mise en œuvre rationnelle. Nous sommes bien loin d’une pratique puérile et d’un divertissement quelconque lorsque Wirth prévient encore les aspirants tarologues en ces termes : Nous ne faisons réellement bien que ce que nous entreprenons dans un esprit religieux et avec conscience… Il suffit d’ailleurs d’avoir consulté un de ces spécialistes pour en être convaincu.