Le point de vue
de Signes & sens
À la fin du XIXème siècle, le Réalisme s’affiche en matière artistique. Le Classicisme et le Romantisme sont mis à mal par ce mouvement qui tient à imposer la restitution parfaite de ce que tout miroir donne à voir. Qu’il s’agisse de Gustave Courbet, d’Honoré Daumier ou de Jean-Francois Millet, l’heure est à la vérité. Les chevalets s’installent dans la nature, le peintre se déplace à l’extérieur. Tout comme le dessinateur a toujours sur lui un carnet et un crayon. Les retouches picturales n’embellissent plus le travail, elles l’inscrivent dans une quête d’authenticité. Aujourd’hui, l’art-thérapie soutient cet élan novateur. Si la tradition se perpétue, la psychologie du XXème siècle confirme que la personnalité doit s’imposer, combien même dérangerait-elle un ordre institutionnel. Le seul modèle d’anticipation sérieux se résumant à ne pas tricher au nom d’une apparence séductrice qui a ses limites. Car, un jour ou l’autre, le masque tombe. Estomper ne sert à rien non plus. Seul le changement s’impose comme la matrice raisonnable du devenir cohérent de l’humanité. Une fois ce procédé bien huilé, peu importe les états psychiques chromatiques de l’individu ! Les bleus à l’âme, par exemple, peuvent quitter les fixations infantiles. Tout comme le sourire jaune sur le support peut renvoyer, si on le décide, à des distorsions hystériques ou, au contraire, à une revanche potentielle possible : étayé sur un relent de Guernica, qui fait que la mémoire n’oublie pas – et c’est tant mieux –, le soleil radieux pourra assurément un jour panser les plaies les plus profondes. Car la couleur permet, quoi qu’il en soit, d’anticiper positivement. Le tout consistant à appuyer sur le tube de peinture de manière à ce que la lumière restitue l’éclat de la vie…