Le point de vue
de Signes & sens
Sigmund Freud, de par sa méthode des associations
libres, demandait à ses patients de tout lui dire.
Autrement formulé, de ne rien censurer de ce qui
leur venait à l’esprit. Les religions, de leur côté, bannissent
le mensonge et même s’il est devenu plus
rare d’aller à confesse aujourd’hui, la peur d’un Dieu
vengeur pousse encore à dire la vérité. Toute la vérité,
rien que la vérité ?
Pas si sûr car l’être humain, sous le poids d’une éducation
plus ou moins cultuelle et de toute façon culturelle,
a du mal avec la parole « juste ». C’est-à-dire
celle qui fait écho constructivement. Même constat
en ce qui concerne la liberté de la presse : on assiste à tout et son contraire. Y compris lorsqu’il est question
de sujets banals comme dans l’univers du showbiz.
Si les acteurs sont les premiers à solliciter les
journalistes qui se prêtent volontiers, en général, aux
caprices et aux jeux plus ou moins douteux de certaines stars, les gens célèbres gardent un droit sur
leur image, portant parfois un regard proche de la
parano ! Cela n’est pas sans rappeler Lady Diana qui, utilisant largement les objectifs photographiques professionnels lorsque ça l’arrangeait, pouvait refuser peu courtoisement d’être sous les feux de la rampe quand bon lui semblait. Sa courte destinée et sa fin tragique résument assez bien l’ampleur du paradoxe. Plus intime bien sûr, le registre de la vie privée du commun des mortels. Chacun d’entre nous s’est au moins posé, un jour, la question de savoir si on pouvait dire n’importe quoi, à n’importe qui, n’importe comment, n’importe quand, n’importe où ? D’ailleurs, parfois, ce n’est pas l’envie qui nous en manque… Mais une mémoire sacrée, tout autant que lapidaire, nous retient le plus souvent à temps : il faut tourner sept fois, voire soixante-dix sept fois sa langue dans sa bouche lorsque quelques pulsions sadiques orales viennent nous irriter dangereusement… Pour tout se dire… du fond du cœur...