Le point de vue
de Signes & sens
Parfois – ou souvent même -, selon les périodes de
l’existence, on meurt d’envie de le dire, de le hurler à la tête de l’adolescent ou du conjoint dont on a l’impression qu’il nous épuise… De l’air ! Du balai ! Excédés
par autant d’incompréhensions de la part de
celui ou de celle pour qui on se met en quatre parce
qu’on l’aime tant ! Pour celui ou celle pour qui on se
sacrifie parce qu’il ou elle est au centre de notre vie… Et d’essayer de le rendre coupable ou de la rendre responsable
de notre peine, de notre fatigue, de notre lassitude.
Mais ô déception, ces attitudes implicites de reproches ne marchent pas à tous les coups ! Et heureusement… Certes, l’épuisement moral existe bel et bien. Cependant,
il faudrait peut-être revoir la situation sous un
jour plus objectif. N’y aurait-il pas de l’angoisse
d’abandon dans l’air à se plier systématiquement aux
desiderata de la famille ? Ne serait-ce pas là une
façon de se faire aimer, de vérifier que l’entourage
nous est fiable et reconnaissant une bonne fois pour
toutes et qu’il est dévoué définitivement, en retour, à
notre personne ? Et si on revoyait enfin notre copie ?
Nos étouffements psychologiques
ne sont jamais
que le miroir de nos
projections muettes dirigées vers (et en fait
contre) celui ou celle
dont nous redoutons inconsciemment
le départ. À la différence près que
ce genre de réactions traduit
avant tout le fait que
nous avons besoin de
nous libérer de sangles
imaginaires, d’obligations fallacieuses que nous avons l’art de fabriquer et de fortifier. Alors
qu’il serait si simple de s’autoriser un peu de liberté.