Le point de vue
de Signes & sens
La face cachée
de l’échec scolaire
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Sigmund Freud a insisté sur la névrose d’échec
comme relevant du déni inconscient de
se réaliser. Ainsi l’échec scolaire est-il à
aborder tel un signe qui a du sens. En psychanalyse,
on entend le malaise mais on ne
s’en occupe pas explicitement. À l’inverse, il
n’y a qu’à regarder l’angoisse générée par
l’institution scolaire qui tente de lutter à
coups d’orthophonie, de psychomotricité et
autres outils qui renforcent, dans la plupart
des cas, les résistances. S’il n’est pas question
ici de dénigrer tout le travail de ces professionnels
qui, dans le contexte ambiant, ont
bien sûr toute leur place, il faut toutefois
avoir et garder un regard analytique. Ainsi, la
méthode freudienne parle d’une période de
latence pendant laquelle le sujet, momentanément
sorti de ses conflits oedipiens, va
pouvoir mobiliser et diriger sa libido vers des
buts sociaux, dont l’apprentissage scolaire. Il
est évident que, si pour une raison ou pour
une autre, le stade de latence se passe mal,
aucune technique cognitive n’aura la moindre
chance d’engendrer un quelconque succès
et cela indépendamment de la compétence du
praticien. Accepter l’échec comme relevant d’un processus inconscient plus normal qu’il
n’y paraît, c’est lui ôter sa consistance pathologique, donc sa réalité
traumatisante.
L’échec scolaire existe
en tant qu’il est
révélateur d’un
conflit sous-jacent
que seule la prise en
compte de la vie psychique contribuera à
dénouer. L’existence
précède bien à l’essence
mais, effectivement,
les derniers peuvent être un jour les
premiers. Témoin Blaise Pascal, célèbre mathématicien et philosophe, qui faisait le
désespoir de son père lorsque son fils était encore élève…