Le point de vue
de Signes & sens
Il existe un véritable plaisir à s’alimenter.
Fondamentalement. Mais la mode et ses
recettes du Être mince et le rester gâche
(avouons-le !) l’entretien de nos pulsions
orales. Même la télé se charge maintenant de
nous poser des limites restrictives dans ce
domaine. Quant aux termes de densité nutritionnelle,
de micronutriments ou encore de
déficit énergétique, ils deviennent un véritable
cauchemar à retenir. Mal véhiculés, ils
finissent par être contradictoires mais néanmoins
toujours culpabilisants… À l’inverse,
les entreprises distillent subtilement leurs
grandes qualités en matière de design et,
quoi qu’on dise, il est bien difficile de résister à certains emballages. Mais on craque
d’autant plus facilement que d’une part, dans
les rayons des hypermarchés, il relève du
miracle d’arriver à éviter les promos alléchantes
(à tous points de vue bien entendu)
et d’autre part, grâce aux conseils variés et
multiples assénés habilement par médias
interposés, on se dit que, finalement, des
sites adaptés en conseils diététiques existent
qui sauront nous aider, le cas échéant, à rattraper
la mayonnaise afin de rentrer à nouveau
dans des tenues printanières… Et puis,
des litres d’eaux minérales viendront de
toute façon à bout de nos faiblesses gustatives…
Le programme Mes gourmandises à
moi, c’est en fait tout cela : céder si l’envie
est trop prégnante et savoir qu’il y a toujours
une solution raisonnable après s’être octroyé
un petit plaisir alimentaire. Car il est peut-être
temps maintenant que cette société d’assistanat,
qui pèse et soupèse tout systématiquement
pour nous, fasse enfin confiance à
l’individu évolué du XXIème siècle. Et ce
d’autant plus que tout un chacun sait, pour
l’avoir expérimenté, que les tyrannies que
l’on subit sont un booster émotionnel que la
nourriture a l’art de calmer…