En France, les œuvres d'art sont exonérées d'ISF depuis la création de cet impôt en 1982. Ce dispositif permet de conserver, sur le territoire, les richesses du patrimoine artistique de l’Hexagone. En effet, jusqu’à présent, un contribuable français soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune pouvait déduire le montant du prix de l’achat d’une œuvre d’art sur sa déclaration ISF. Depuis quelques mois, un projet de loi proposé par le rapporteur général du budget, Christian Eckert, vise à supprimer cet avantage acquis depuis trente ans. S’il s’appliquait en l’état, la France verrait s’envoler à l’étranger bon nombre de chefs-d’œuvre anciens, d’une part, mais surtout nous assisterions impuissants à la fermeture de milliers de galeries d’art, privées du jour au lendemain de collectionneurs habitués à investir une partie de leurs revenus dans l’achat de peintures, sculptures, meubles, antiquités etc... Les conséquences d’une telle décision politique seraient catastrophiques pour les marchands ainsi que pour les artistes, qui – tout le monde le sait – ne peuvent créer sans plate-forme de vente ou de diffusion de leurs œuvres. Ces événements à venir, si la loi était adoptée telle quelle, devraient certainement pousser les galeristes et les créateurs, d’ici deux ans, à se regrouper afin de créer de puissants sites Internet sur un modèle proche de celui des coopératives. Ces passages à l’acte permettraient de faire baisser considérablement les coûts de fonctionnement de ce commerce extrêmement fragile. La France a perdu son agriculture, son industrie, une partie de sa recherche... Il serait dommage qu’elle perde ce qui la fait rayonner dans le monde entier : son prestige...
