Le point de vue
de Signes & sens
La relaxation musicale est souvent associée à la méditation. Il existe une raison évidente à cette association : la musique est un savant mélange de sons mais aussi de silences. Rien à voir toutefois avec le silence que l’on peut choisir d’obtenir en créant une ambiance d’intérieur coupée de bruits environnementaux ou cette étrangeté - tout aussi silencieuse - propre au désert. Car l’art musical arrange ses silences selon des combinaisons rythmiques liées à un génie créateur. Tout simplement parce que la musique se sert de diverses médiations qui, finalement, n’ont rien de suffisamment évident à l’origine pour les mettre en lien. Ainsi, si la voix appartient au corps, le piano ne retrouve en aucun cas de base suffisante commune entre l’organisme humain et cet instrument. Un silence, c’est donc cela, c’est-à-dire ce point incongru qui ne rencontre pas de quoi s’étayer en toute logique. Toute technique de relaxation découle d’ailleurs de cette incongruité ! Certes, vous pourriez opposer le fait que le clairon, la trompette, le trombone, le saxophone nécessitent le souffle de l’Homme… Mais ce raisonnement tendrait à oublier que l’Homo sapiens n’a pas fondamentalement besoin de ces objets musicaux pour vivre, ni pour exister… Se relaxer en musique s’impose alors comme la rencontre de deux univers qui ne convoquent pas la notion d’obligation. La musique prend ses libertés : elle ne se laisse pas dénigrer, n’existant que dans la réalité présente et disparaissant dès qu’on cherche à la retenir. Elle nous relaxe d’évidence n’étant jamais synonyme d’obligation. À disposition, elle n’impose rien. N’enfermant pas, elle détend, gommant les limites réductrices du moment, offrant de fait la possibilité de larguer les amarres en harmonie et de rêver…