Le point de vue
de Signes & sens
Dans un contexte socio-économique, voire socio-affectif, qui
prône la compétitivité, est-il possible d’échapper aux pièges que
sous-tend la réussite à tout va ? La réponse est malheureusement
négative... Il faut essayer de dénoncer, chaque fois qu’on le peut,
cette espèce de spirale infernale qui cherche à codifier le fonctionnement
pourtant inhérent à l’être humain : chaque individu est
unique et doit le rester. Il est difficile de constater que Nathalie
avoue préférer se sacrifier financièrement pour faire pratiquer sur
elle un lifting, plutôt que de quitter son studio parisien minuscule
dans lequel elle vit avec ses jumelles de
onze ans ! À 45 ans, dit-elle, je veux
refaire ma vie, je n’ai pas le choix : les
hommes préfèrent les jeunes…
En fait, nous sommes toutes et tous
responsables de ce genre de comportement
(pas isolé). Accros à une sorte de
culture du best, nos repères s’en trouvent
justement plus que modifiés.
Heureusement qu’à l’inverse nous
sommes faillibles ! Il y va de la relation à l’autre qui vient compléter cette partie
laissée vacante. Comment pourrions-nous
constater nos progrès et autres
avancées si nous étions parfaits ? Dieu
soit loué : nous ne sommes que perfectibles... À nous de stopper notre mental et de ne plus chercher à
imaginer comment nous pensons que l’autre aimerait que nous
soyons. Arrêtons d’être les esclaves et les subordonnés d’une
société qui nous exploite. Refusons la dépendance à un système
qui favorise l’unicité et la pensée de même essence. Allessandra
Moro-Buronjo, psychologue et naturopathe, décrit avec pertinence
l’étau qui peut se resserrer pour chacun d’entre nous. Dans
son livre «Les trois piliers du bien-être», paru aux «Chemins de
l’Harmonie», elle nous rappelle que la culture ambiante rend
souvent complexe et difficile le rapport avec soi car elle pousse à
être différents de ce que nous sommes en réalité. Elle nous porte,
constate-t-elle encore, à ne jamais être satisfaits de notre aspect
physique et/ou intellectuel, à nous corriger tout le temps, pour être plus minces, plus jeunes, plus sportifs, plus cultivés, plus
informés, plus à la mode et nous oblige insidieusement à nous
identifier à des modèles déjà existants, conçus pour être
copiés… Halte donc à toute forme de diktat !