La psychanalyse, ça s’apprend !

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Le métier de psychanalyste ne se réduit pas à un monologue puisque l’interprétation dans la cure fait partie de la relation transférentielle. Ceci me ramène à Montherlant qui disait qu’il est bon d’avoir en la place un enfant qui nous dise innocemment ce que les autres ne nous disent pas… L’écrivain pose ainsi avec talent et ambivalence tout le problème de la communication, donc du langage et de langage il est avant tout question en psychanalyse. La méthode freudienne s’inscrit dans le registre de l’échange car il est bien entendu qu’il s’agit d’un métier de paroles, certes méconnu, galvaudé, prisé ou méprisé mais, quoi qu’il en soit, dont on parle… Il est d’ailleurs curieux de constater la facilité qu’ont certains individus à théoriser sur la psychanalyse alors que la plupart d’entre eux n’ont jamais eu la moindre expérience du divan et encore moins d’études psychanalytiques ! Cela dit en passant car, si l’on se réfère à Jacques Lacan, auteur de la passe, qui consiste à établir selon des modalités spécifiques si l’élève-analyste est apte ou pas à exercer, la psychanalyse, ça s’apprend… Effectivement, il s’agit d’une méthode et d’une méthodologie spécifiques et, contrairement à une idée reçue, il ne suffit pas de faire seulement une analyse personnelle pour s’installer. L’apprentissage de la psychanalyse conjugue didactique de groupe et didactique individuelle qui permettent – entre autres – de comprendre, de sentir le transfert et d’accéder, pour le futur analyste, à une capacité empathique suffisante qui n’exclut, en aucun cas, la neutralité bienveillante, chère à Sigmund Freud. La psychanalyse, c’est en fait aussi une histoire d’Amour, la cure analytique éliminant au fur et à mesure de son évolution les pulsions de haine logées au plus profond de l’inconscient. La psychanalyse permet d’arrêter de ce fait la recherche de conflits et dans une société où violence et agressivité semblent gérer le quotidien, il est bon d’avoir en la place un psychanalyste qui dise ce que les autres ne disent pas… N’en déplaise aux détracteurs.