Le point de vue
de Signes & sens
Le plaisir ? Une nécessité
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Il ne suffit pas de dire, à l’instar de la psychanalyse, que nous sommes des êtres de plaisir. Encore faut-il accepter cet état singulier, déjà présent au démarrage de la vie du petit d’Homme, et l’assumer tout au long de l’existence, sans enfreindre les limites et les lois protectrices qui vont avec… Un superbe programme, pas si difficile à respecter en fait. S’il est évident que l’être humain est relié à ses congénères, ne serait-ce que parce qu’il est un être langagier, les relations que nous entretenons avec nous-même restent complexes. Car, dans notre propre inconscient, nous ne sommes pas tout seuls non plus ! Nos parents et leurs conseils s’y trouvent (« Fais attention » !), leurs ascendants et leurs conventions personnelles y logent aussi («Ne fais pas comme ceci » !), tous les aïeux de la filiation y évoluent avec leurs codes séculaires (« Ne t’avise pas de… » !). Cette mémoire trouble, d’un autre temps, d’époques lointaines, vient se mélanger à la nôtre, actuelle et bien présente. Pour manifester in fine de la confusion sous forme de complexes. C’est-à-dire des interdits moraux, dans certains cas complètement injustifiés, décalés et dépassés. La fidélité filiale pathologique nous joue des tours car trop de préventions (plutôt menaçantes) aboutit à peu de plaisir et beaucoup d’échecs.
La clé pour sortir de cet enfermement ? Identifier ce qui nous convient en terme de plaisir. Il y va de notre santé. Rien de très compliqué : quand l’inconscient nous fait une proposition sympa, tout est question de moment. Si cette suggestion agréable interfère négativement sur le travail, sur le «faire», il s’agit juste de la différer. Cette évidente nécessité sera vite remplacée par celle de s’accorder du plaisir alors bien mérité...