De plus en plus d’enfants sont catalogués d'hyperactifs, vocable passe-partout pour désigner un manque de concentration, une agitation constante, ou bien encore une émotivité gênante. Il est vrai que dans notre monde moderne, tout doit aller très vite : « Dépêche toi, on est en retard pour l’école ! », ou bien « Tu as une heure pour faire tes devoirs et après, à table ! »… Autant d’injonctions au demeurant anodines mais qui, répétées jour après jour, peuvent avoir des effets néfastes sur le bon développement psychologique et scolaire. Aussi, prendre le temps d’une vraie détente ludique est un atout de plus que propose la pratique du yoga pour enfant…
Au même titre que le yoga prénatal, le yoga pour enfant s’inscrit dans une dynamique d’harmonie du corps et de l’esprit. Des spécialistes de l’éducation se sont penchés sur la question et ont mis en oeuvre méthode et méthodologie, suivis de résultats non négligeables.
Le yoga à l’école
Longtemps tinté d’ésotérisme douteux, depuis une quinzaine d’années le yoga fait peu à peu son entrée dans l’Éducation Nationale. L’une des pionnières en la matière, Micheline Flack, professeur d’anglais, affirmait déjà en 1988 :
Des exercices de prise de conscience du corps et de visualisation permettent d’accentuer le potentiel de détente et d’intérêt dont tout enfant a besoin pour se plaire à l’étude. Dans une bonne ambiance, la fatigue et l’ennui s’envolent… Il s’agit donc de créer des situations jumelées de relaxation et de vigilance. C’est tout l’esprit de cette discipline basée, en premier lieu, sur l’apaisement des tensions, avant d’installer des exercices de concentration. Le yoga part en effet du principe que l’agitation non maîtrisable provient d’un conflit interne toujours lié à une angoisse. Psychologie et psychanalyse tiennent d’ailleurs le même discours et voient d’un bon oeil les expériences de yoga pour enfant, pratiquées conjointement avec les professionnels de l’Éducation.
Même à la maison !
Avec sa souplesse naturelle et son sens de l’équilibre, un enfant peut étonner l’adulte et progresser rapidement dans les postures, ce qui est un encouragement tout trouvé pour le motiver. D’autre part, dans l’éthique du yoga, chacun progresse à son rythme et la notion d’échec n’a pas sa place. Toutes les postures se prenant dans la détente, il est essentiel de ne jamais forcer sur des articulations en pleine croissance. Vous pouvez vous-même pratiquer avec lui : l’enfant étant un grand imitateur, ce peut être aussi un joli moment de convivialité. Toutefois, un enfant selon son âge ne peut pas naturellement se concentrer comme un adulte. Les professeurs présentent ainsi, pour les plus jeunes, des séances ludiques. Profitant du fait que la plupart des asanas (postures) tirent leurs noms d’animaux, d’oiseaux et de végétaux, on peut souvent voir dans les salles de yoga des enfants de 2 à 11 ans rugir comme un lion, se dresser comme un cobra… L’imagination et la créativité feront le reste… Une flexion avant peut être comparée à un livre qui se ferme, la posture sur les épaules à une bougie sur un gâteau d’anniversaire etc. Apprendre d’une façon drôle la respiration abdominale lors de la phase finale d’une séance de yoga, c’est possible :
Il suffit, écrit Lucy Lidell dans « Le yoga, guide complet et progressif »,
de poser un canard en peluche sur le ventre de l’enfant pour qu’il voit comment le canard nage avec l’inspiration et l’expiration…
Danièle Meynils