Charly et Lulu
Une drôle histoire de couple !

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Voilà un couple qui fonctionne ! 800 000 téléspectateurs retrouvent ce duo inimitable tous les samedis à 10 heures 30 sur M6. Dix ans déjà que nos deux compères nous enchantent, de 7 à 77 ans et plus… Bel exemple d’une vraie complémentarité qui exclut jalousie et rivalité. Bel exemple de complicité intelligente savamment distillée. Aujourd’hui, - vacances obligent – Lulu est sans Charly… Quoique…

Je Magazine : Qui êtes-vous véritablement ?
Lulu : Je ne sais pas… Un être humain qui a une épouse, des enfants, qui fait un métier qui sort un peu de l’ordinaire… Voilà, je me résume à ça.

J. M. : Le mot couple vous parle donc bien sûr au niveau affectif mais, au niveau professionnel, vous n’êtes pas tout seul non plus ?
L.       : Je suis prisonnier des couples. Le premier couple que j’ai formé était avec ma grand-mère qui m’a en partie élevé et puis j’en ai eu d’autres, jusqu’à mon partenaire avec lequel je forme un couple professionnel. En fait, je ne suis bon qu’en couple.

J. M. : Avez-vous compris pourquoi, avez-vous essayé de l’analyser ?
L.      : Comme ma grand-mère, comme mes différentes compagnes, Charly m’apporte et me donne ce que je n’ai pas ou ce que je ne suis pas. C’est aussi par fainéantise…

J. M. : Avez-vous l’impression d’avoir réussi votre vie ?
L.      : Ah non ! Ce sont mes arrières petits-enfants qui le diront. J’essaye essentiellement que demain soit encore plus beau qu’aujourd’hui.

J. M. : On dit que la modestie est une qualité médiocre, qu’en pensez-vous ?
L.      : On est tous un peu narcissiques. La modestie, c’est comme l’eau et le sirop, il faut les bonnes doses.

J. M. : Les poubelles de votre studio contiennent-elles des lettres d’insultes ?
L.     : Non, jamais, parce que le duo que nous formons tient plus de l’esprit récréation de collège ; de fait, on ne nous en veut pas. On fait passer aux gens un bon moment ; c’est ce que devrait être la télé d’ailleurs.

J. M. : Lorsque vous rencontrez un obstacle, vous avez une recette pour le franchir ou le dépasser ?
L.      : Affectivement ou professionnellement, dans les deux cas, je pousse ma compagne ou mon compagnon devant !

J. M. : C’est insolite comme réaction ?
L.      : … Et après on voit ce qui se passe…

J. M. : Vous les envoyez au casse-gueule !
L.      : Oui, mais ils ont les armes pour se défendre…

J. M. : Brave mais pas téméraire…
L.     : Quand on fait ce métier-là, il faut être un peu téméraire. Même si on gagne plus d’argent qu’un postier, on n’est pas sûr d’être au bureau de poste le lendemain. On fonctionne sur des structures qui ne sont pas très solides, notamment l’audience et l’audience va et s’en va.

J. M. : Quel père, quel mari, quel associé êtes-vous ?
L.     : De par mon vécu, mon père étant parti très tôt, je pense que j’ai davantage un rôle d’éducateur que de père. Je ne sais pas si j’ai la bise et la tendresse faciles envers mes enfants mais en tant que mari, je suis idéal !

J. M. : Ça existe cette race-là ou vous l’avez inventée ?
L.      : J’essaye de l’être, j’essaye d’être le mâle dominant sans être macho ; je veux juste être le chef de famille.

J M. : Le chef de la horde primitive aurait dit Freud…
L.     : Oui, tout à fait…

J. M. : Donc avec des tabous, des limites ?
L.    : Exactement, je suis très structuré et ça me rassure d’être ainsi. Je travaille avec quelqu’un qui paraît être très rationnel mais il ne l’est pas du tout ; je joue donc aussi un rôle de papa et de mari dans ce couple.

J. M. : Vous pensez que c’est un peu la raison de votre succès médiatique ?
L.     : Je parlerais plutôt de carrière, le succès c’est autre chose. J’ai la chance de travailler avec Charly avec qui je forme donc un vrai couple. Un couple sans histoire amoureuse. C’est le paradis car chacun joue son rôle sans jalousie, sans : “ Tu m’as trompé, tu fais mieux que moi… ”. Nous n’avons pas ces problèmes-là, chacun est moins mauvais que l’autre dans ce qu’il fait, ce qui est à la fois rassurant et positif.

J. M. : Encore qu’il puisse y avoir des trahisons sociales, le monde en est plein…
L.   : Oui, mais cela dépend de ce que l’on attend de l’autre . J’aime beaucoup mon compagnon. Bien sûr que la trahison existe mais elle existe partout.

J. M. : Vous dites que vous l’aimez beaucoup et pourtant il n’est pas là aujourd’hui…
L.    : Non, il n’est pas là et ça c’est le meilleur des couples. Nous ne passons pas nos vacances ensemble ; nous n’avons pas du tout les mêmes attraits ; nous n’aimons pas les mêmes lieux, les mêmes gens, les mêmes sports… et c’est génial car, lorsqu’on se revoit, on a des choses à se dire.

J. M. : Charly aime quoi, lui ?
L.    : Le soleil, les endroits où il y a des gens et si possible connus ; Charly aime bien manger, bien boire. Il aime profiter de la vie ; il est plus épicurien que moi.

J. M. : Vous vous êtes rencontrés comment ?
L.    : Dans un escalier… On s’est tout de suite plus, c’est ça les grandes histoires d’amour !

J. M. : Coup de foudre donc ?
L.      : Le coup de foudre a été facilité par le fait que nous avons des racines communes, nous avons du sang antillais qui coule dans nos veines, lui plus que moi, il a choisi une couleur… L’aspect ethnique nous a liés.

J. M. : Vous venez d’utiliser un terme intéressant en disant : il a “ choisi ” une couleur ; vous croyez à cette dimension ontologique de l’être humain qui choisirait son devenir : il vient au monde et a déjà programmé sa destinée ?
L.      : Je fais de la télévision, je ne fais pas de choses aussi compliquées…

J. M. : Il vous arrive de prier ?
L.      : Non, les seules choses auxquelles je crois sont les relevés bancaires !

J. M. : La générosité, c’est important dans votre vie ?
L.      : Je pense que je suis généreux mais ce n’est pas à moi de vous le dire.

J. M.  : l’humanitaire tient une place dans votre vie ?
L.    : On s’occupe d’une association qui s’appelle “ Tous pareils ”. Elle a pour but d’emmener des jeunes gens avec leur parrain célèbre en vacances aux sports d’hiver. Malheureusement, on a du mal à trouver les sponsors et surtout des parrains qui disent oui et qui viennent vraiment.

J. M. : Êtes-vous- rancunier ou pardonnez-vous facilement ?
L.    : Je suis rancunier.

J. M. : Ça peut durer longtemps ?
L.    : À vie. J’ai plein d’exemples, en famille, dans le travail ou en amitié.

J. M. : Le “ divan ” vous tenterait ?
L.      : Je n’ai pas fait du “ divan ” mais j’ai fait du “ fauteuil ” ! À deux reprises, je suis allé voir des psychologues ; comme je n’osais pas aller voir un docteur pour dingues, j’ai préféré dire que c’était pour mes enfants !

J. M. : Que vous a apporté ce face-à-face ?
L.     : Un bien-être et puis surtout la possibilité d’aller revisiter des choses que j’avais laissées dans de vieilles boîtes poussiéreuses au grenier, de les rouvrir et de m’apercevoir, soit qu’elles m’avaient gêné, soit qu’elles n’étaient pas aussi graves que ça.

J. M. : Croyez-vous que la pensée freudienne ait sa place au XXIème siècle ou que, à l’inverse, elle soit dépassée ?
L.      : Ce qui est poussiéreux, c’est de penser qu’elle n’a pas sa place. Aider les gens, leur nettoyer l’esprit, c’est essentiel. On soigne bien les dents, les bras et les genoux, il faut soigner aussi le “ computer ”.

J. M. : Pensez-vous que ce type de message passe bien en règle générale ?
L.     : En télé non. Quand je vois des psys qui font de la télé-réalité, je trouve que ce n’est pas bon pour votre profession ; on a l’impression que c’est du coaching comme on le pratique sur les bancs d’un terrain de football.

J. M. : Vous arrive-t-il d’avoir quelques velléités à vouloir plaider la causes des psys ?
L.      : Dans ma vie de tous les jours, oui. Comme j’ai utilisé cette pratique pour me purger, je la conseille à beaucoup de gens… bien qu’il y ait encore en moi des blocages…

J. M. : Faites-vous le distinguo entre jugement et analyse ?
L.      : Oui, mais je juge plutôt car, pour analyser, il faut avoir la connaissance et le recul et je ne les ai pas toujours… C’est petit chez moi…

J. M. : Si, d’aventure, il vous arrivait de vous rencontrer dans la rue, que penseriez-vous de ce mec-là ?
L.      : Je ne crois pas que je le verrais…


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