Il s’appelait Jean Le Baptiste, était le cousin de Jésus et fut le premier à être plongé dans l’eau du baptême par le Maître. Depuis, la tradition veut que le nouveau-né soit baptisé pour être protégé. Superstition ou acte spirituel ?
Nombre de familles, même non pratiquantes, recourent à ce sacrement qu’est le baptême, non sans se poser intérieurement la question du sens de ce rite religieux. Celui-ci est tellement ancré dans l’inconscient collectif que certaines familles optent aussi pour un baptême républicain. Comme quoi, le retour du refoulé prend souvent des formes paradoxales…
L’âge en question
Le baptême des nouveau-nés pose une question qui n’a pas de réponse tranchée et définitive. D’aucuns diront à juste titre qu’il est dommageable d’infliger une religion à un enfant sans son consentement. D’autres rétorqueront tout aussi logiquement qu’on leur impose de toute manière une culture, une filiation précise, un lieu d’habitation. Le débat s’avère souvent houleux abordé de la sorte. Quoi qu’il en soit, baptisé ou pas, le petit d’Homme aura un jour toute liberté de refuser ou d’accepter ce pan de son histoire. Pour exemple, Jean-Marc, enfant non reconnu à sa naissance, a pu s’ancrer dans ce que Jacques Lacan nomme « le Nom du Père », au cours d’une séance de psychanalyse, grâce au fait qu’un homme, le prêtre en l’occurrence, l’avait un jour reconnu. L’inconscient peut répondre positivement à ce type fréquent de transfert. Un autre, non baptisé, se sentira libre-penseur. Peu importe, le tout étant de savoir quel sens donner à cet événement. S’agit-il de l’occasion d’organiser une fête et ainsi de symboliser joyeusement l’arrivée du petit dernier ? Pourquoi pas ! S’agit-il d’inscrire son rejeton en toute conscience dans une foi partagée par les deux parents ? Ou bien est-ce un moyen de conjurer une angoisse ? Dans tous les cas, les rencontres préalables que l’Église préconise de plus en plus avec le prêtre chargé de la cérémonie lèveront le voile ou, en tout cas, seront l’opportunité d’approfondir une pratique qui n’est pas due au hasard et s’inscrit dans une démarche de toute façon spirituelle…
Responsabiliser
Les différentes confessions chrétiennes n’abordent pas le baptême à l’identique mais l’idée qui consistait à croire que sans baptême l’enfant ne montait pas au ciel est clairement réfutée par la majorité d’entre elles aujourd’hui. Un enfant, selon celles-ci, est aimé de Dieu, sans condition, la vie éternelle n’étant pas liée à un rite ou un sacrement. Voilà de quoi ôter tous les résidus de superstition liés à un catholicisme qui n’a plus cours. L’Église protestante, quant à elle, préconise l’âge de raison – 7 ans – pour proposer le baptême. Ainsi, l’enfant a la possibilité de refuser. La notion de parrain et de marraine fait partie de ce rite et est souvent l’occasion d’une relation privilégiée. En Suisse, par exemple, la majorité religieuse est fixée à 16 ans. Dès lors, le jeune est libre de choisir sa confession ou sa religion, sans en demander l’autorisation à ses parents. C’est aussi à ce moment-là que se termine la mission spécifique des parrains et marraines. Il n’y a donc pas d’absolu en la matière. Chacun peut investir ce sacrement comme bon lui semble.
Une vraie spiritualité
Le temps est bien sûr révolu où Dieu était représenté avec une longue barbe, prêt à punir le moindre de nos écarts. Si ce Dieu-là est aujourd’hui caduque, il a laissé la place à une spiritualité de plus en plus mature et placée, là encore, sous le signe de la liberté. Témoin le nombre croissant d’adultes qui font une démarche en vue de ce sacrement (2300 se font baptiser chaque année en France pendant la nuit de Pâques). Il s’agit ici véritablement d’un choix. La religion n’est plus l’échappatoire d’un peuple soumis mais la possibilité de suivre de façon active une voie spirituelle parmi d’autres. Le baptême prend alors tout son sens dans la mesure où il symbolise une ouverture aux perspectives réflexives et surtout pas un enfermement…
Florent Mathis
Tout sur les dragées
Fabriquées encore aujourd’hui à la main à Verdun, capitale de la dragée, dans l’usine fondée par Léon Braquier (fondée en 1783), l’origine de ces friandises festives remonte à des temps reculés. Ainsi, dans la Grèce antique, le mot tragema désigne un met servi à la fin du repas, en guise de dessert. On en trouve aussi des traces à l’époque romaine (vers 170 avant J.C) : Julius Dragatus, confiseur de la famille des Fabius, l’aurait inventée pour le baptême du fils d’un patricien romain. Aujourd’hui, le cornet de dragées est incontournable pour célébrer baptême et communion. Le plus souvent constituée d’amande, pistache, aveline et de couleurs différentes, la dragée possède une forme qui repose en fait sur un symbole. En effet, l’amande symboliserait le Christ dans la mesure où sa nature divine est cachée par sa nature humaine. Nommée mandorle dans l’ornementation médiévale, elle auréole les figures de la Vierge. Elle est à la fois émanation de la lumière et voile de la vision béatifique. Déguster une dragée prend ainsi une tout autre dimension….
