Ce n’est pas pour rien que les psychologues, et notamment Carl Gustav Jung, lui-même, se sont intéressés aux effets thérapeutiques de ces formes circulaires que l’on retrouve dans l’iconographie de traditions apparemment aussi éloignées que le sont celles du bouddhisme et du christianisme. Le mandala a en effet pour sens d’harmoniser les contraires et de retrouver ainsi un équilibre psychique, voire spirituel…
Rappelant les formes de certains vitraux de nos cathédrales, supports de concentration et de méditation, le mandala est aussi nommé yantra dans la discipline yoguique. Mathématiquement, on le retrouve dans la quadrature du cercle. Il s’agit en fait d’une tentative de mise en forme (l’archétype selon Jung) d’un ordre indicible inhérent aux origines, en phase avec l’inconscient collectif autant qu’individuel.
De l’extérieur vers l’intérieur
Toute méthode de travail sur soi nécessite à un moment ou à un autre une forme de centration. Non pour aboutir à une sorte de nombrilisme stérile mais plutôt pour retrouver les ressources nécessaires à une vie épanouissante. Le mandala agit de la sorte, le regard du
méditant se déplaçant progressivement de la périphérie vers le milieu, de l’extérieur vers l’intérieur. La technique est parfois utilisée de la même manière en pédagogie, avec des résultats tangibles, à en croire les enseignants qui l’utilisent, en cas d’agitation ou de stress. Il est demandé simplement à l’élève de colorier à sa guise un mandala de son choix parmi plusieurs pré-imprimés, la consigne étant simplement de commencer par la circonférence pour aboutir au centre. Il a été constaté que les élèves abordent l’activité scolaire suivante avec beaucoup plus de calme et de disponibilité.
Le pouvoir des mandalas
Dans son ouvrage « Le pouvoir des mandalas d’énergie », paru conjointement aux Éditions Equilibre et Phoenix, Olivier Manitara explique que
faire un cercle a de tout temps été considéré comme un acte magique. On peut penser aux cercles de prière, de méditation, de chant… Le cercle possède le pouvoir de tout ramener vers l’unité pour former l’universalité. Il est le lien qui unifie dans l’amour, la lumière et le respect de la différence… De son côté, Carl Gustav Jung, dans «Psychologie et orientalisme», paru aux Édition Albin Michel, d’écrire que
des représentations de ce type peuvent avoir sur leurs auteurs des actions thérapeutiques importantes : le fait a été constaté empiriquement et il est pareillement facile à comprendre, ces dessins constituant des tentatives souvent très audacieuses pour embrasser du regard et rassembler des éléments contraires apparemment insurmontables… Quoi qu’il en soit, et même s’il n’avait qu’un avantage esthétique, personne ne peut nier qu’un mandala apaise et fascine à la fois selon l’agencement des formes et des couleurs. Il y a donc certainement un mandala qui vous correspond…
Choisir un mandala
Acquérir un mandala convoque la même démarche que celle d’acquérir un tableau. Il est bon que ce choix vous parle véritablement. Mais il va certainement s’imposer inexplicablement de lui-même. Comme toute création artistique, il touchera ce qu’il y a de plus profond en vous. Aussi, ne vous précipitez pas sur le premier venu. Allez d’abord à sa rencontre et… à votre rencontre. Car c’est essentiellement de cela dont il est question. Commencez par faire silence en vous et laissez votre intuition faire le reste. Les plus remarquables sont issus de la tradition bouddhiste tibétaine. Pas uniquement cependant. Certaines peintures sur soie indiennes révèlent de véritables trésors. Et puis il y a toutes les reproductions photographiques que vous pouvez acquérir à un prix très raisonnable. Un mandala dans votre maison, c’est du plaisir et de l’harmonie en perspective !
Franck Bellot
Le bracelet bouddhiste
Richard Gere, lors d’une poignée de main (mondialement photographiée) au Dalaï Lama, a largement contribué à mettre en valeur le bracelet bouddhiste. Il s’agit en fait à l’origine d’un mâlâ, chapelet de méditation de 108 perles, permettant au fidèle de compter le nombre de fois où il prononce le nom de Bouddha ou une syllabe sacrée tirée d’un mantra. Le rosaire des chrétiens et des musulmans en est une adaptation. Aujourd’hui, le bracelet limité à 12, 16, 21 ou 27 perles semble faire l’unanimité, témoignant aussi bien de l’engouement pour une spiritualité vivante que pour une esthétique liant l’harmonie et le bien-être. En bois de santal, en perles de cristal de couleur turquoise, verte ou violette, le bracelet yoguique – chargé de paix – s’adapte à tous les goûts.