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Les médecines douces
dans Signes & sens
L’« Ayurveda », terme sanscrit signifiant «science de la vie», désigne une
forme de thérapeutique issue d’une tradition philosophique indienne millénaire. Cette approche ne prend pas seulement en compte l’aspect organique de la santé mais l’inscrit dans un domaine beaucoup plus vaste.
Tout ce qui existe relève de quatre éléments :
la terre, l’eau, le feu et l’air. L’Ayurveda en
ajoute un cinquième, l’éther. La médecine
ayurvédique a donc pour sens d’harmoniser ces cinq éléments dans le corps et de corriger ses déséquilibres
qu’elle considère comme autant de sources de
somatisations.
Macrocosme et microcosme
La terre : elle symbolise la solidité de la matière, sa
stabilité, sa rigidité. Dans notre corps, on retrouve
ces qualités dans les os, les cellules et les tissus. La
terre est considérée comme étant un élément stable.
L’eau : elle symbolise le changement. Le cycle de
l’eau comprend l’évaporation, la formation de nuages,
la condensation et la pluie. Dans notre corps, on
retrouve le changement dans le sang et la lymphe
qui sont des fluides qui éliminent les déchets hors
du corps et régulent la température. L’eau est considérée
comme étant un élément non stable.
Le feu : il symbolise la transformation. Il transforme les liquides en gaz et inversement. La chaleur du soleil fait fondre la glace, ce qui provoque de la
vapeur. Le feu fournit l’énergie à l’eau et au cycle
des saisons. Dans notre corps, on retrouve cette
notion par le fait que le feu combine les atomes et les molécules ensemble, qu’il convertit ce que nous mangeons en graisse, en muscles et transforme la nourriture en énergie, qui crée les impulsions nerveuses, les sentiments et les pensées. Le feu est considéré comme étant sans substance.
L’air : il symbolise la mobilité et le dynamisme et est composé de gaz mobiles et dynamiques. On ne voit pas le vent mais on le sent comme pendant un typhon. Dans notre corps, nous sentons l’air pénétrer notre gorge et nos poumons. Cet élément est la base de tous les transferts d’énergie. L’air est considéré comme étant sans forme.
L’éther : il symbolise l’espace. Grâce à lui, nous pouvons distinguer une chose d’une autre. L’espace sépare les corps célestes à des distances de millions de kilomètres. Dans notre corps, on retrouve cette notion dans nos atomes. Il est très étrange, écrit le docteur Deepak Chopra, de regarder sa main en se disant qu’elle est en réalité constituée de vibrations invisibles se produisant dans un vide. Au niveau atomique, poursuit-il, tous les objets sont à 99,9999 % formé d’espace vide. Albert Einstein, lui-même, s’est interrogé sur ce cinquième élément. Voici ce qu’il en disait lors d’une conférence faite à l’Université de Leyde le 5 mai 1920, traduite par son ami M. Solovine et intitulée « L’éther et la théorie de la relativité » : Selon la théorie de la relativité générale, un espace sans éther est inconcevable car non seulement la propagation de la lumière y serait impossible mais il n’y aurait même aucune possibilité d’existence pour les règles et les horloges et par conséquent aussi pour les distances spatio-temporelles dans le sens de la physique. L’Ayurveda considère l’éther comme l’espace grâce auquel tout est délimité.
Comment ça marche ?
Chaque être humain est composé de ces cinq éléments dans des proportions différentes. Ce sont elles qui déterminent sa nature profonde.
L’Ayurvéda distingue trois doshas, humeurs ou type de constitution : Vata, éther et air prédominant, Pitta, feu et eau prédominant et Kapha, terre et eau prédominant. Toutefois, ces trois humeurs sont présentes dans chaque individu.
Qualifier la constitution de quelqu’un de Vata signifie que chez celui-ci l’humeur Vata est en excès. Lorsque les trois humeurs sont équilibrées sans être en excès, c’est l’état de santé. Selon l’Ayurveda, c’est la personne qu’il faut traiter et non la maladie. Il se peut ainsi très bien que deux personnes présentant les mêmes symptômes soient soignées différemment par le médecin ayurvédique. En effet, deux personnes ne sont jamais identiques. Chacune a sa propre constitution dont résultent ses points faibles et ses barrières protectrices. Un médecin ayurvédique, le védya, examine le patient par la prise du pouls et en déduit les déséquilibres des doshas. Il prescrit ensuite les soins adaptés à chacun. Thérapeutique aussi bien préventive que curative, ce système de santé holistique a fait son apparition en France depuis quelques années, rencontrant maintenant une vraie reconnaissance.
Nicolas Jacques
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