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Les médecines douces
dans Signes & sens
La méditation,
un antistress efficace |
Méditer se décline, selon les traditions orientales, en une infinité de pratiques qui ont toutes pour but d’apaiser le mental. C’est d’ailleurs ce qui a fait leur succès dans les années 70 et continue aujourd’hui d’attirer de plus en plus d’adeptes à une époque où neuroleptiques et anti-dépresseurs commencent à cesser d’être considérés comme les seuls remèdes miracle. Aussi, en dépit du fait que notre pays se distingue encore quant à la consommation parfois abusive de ces « cachets », beaucoup de nos contemporains expérimentent que certains états de stress peuvent être avantageusement soulagés grâce à la méditation.
Curieusement, on retrouve dans l’étymologie du verbe latin meditor (signifiant méditer) la même racine medeor (signifiant prendre soin de quelque chose) que dans le mot medicus ayant servi à former le terme médicament. Le langage n’évoluant pas par hasard, il est clair que la méditation a quelque chose à voir avec un mieux-être dont le sens serait de réconcilier le corps et l’esprit…
L’importance de l’instant présent
Dans son ouvrage « Le Yoga, guide complet et progressif », publié aux Éditions Robert Laffont, Lucy Lidell explique que consciemment ou inconsciemment, nous cherchons tous la paix mentale qu’apporte la méditation. Chacun de nous a sa manière de chercher cette paix, ses propres habitudes de méditation, de la vieille dame assise à tricoter au coin du feu au pêcheur qui reste un bel après-midi au bord de l’eau, oubliant le temps qui passe. En effet quand notre attention est complètement absorbée, le mental devient silencieux ; quand nous parvenons à concentrer nos pensées sur un seul objet, le bavardage incessant du mental prend fin… Paradoxalement, les prémisses de la méditation seraient donc, non pas un état béat coupé du monde, mais plutôt l’exécution d’une activité, physique ou mentale, au cours de laquelle l’instant présent est totalement vécu et ce, sans parasitage. De fait, la méditation n’apparaît plus comme une pratique réservée à quelques mystiques privilégiés.
Se réconcilier avec soi
La psychanalyse, initiée par Sigmund Freud, a scientifiquement mis à jour, depuis plus de cent ans maintenant, que nous sommes souvent divisés d’avec nous-mêmes. Le psychisme inconscient se trouve à la source de certains désagréments dont, notamment, ce que nous nommons aujourd’hui le stress. Ainsi, sans raison réellement objective, il nous arrive de connaître un sentiment diffus de mal-être. Il s’agit de la résultante d’un conflit intérieur. Il est donc nécessaire d’investir cette intériorité pour la réharmoniser. Si la cure par la parole permet cette réconciliation, elle n’est pas la seule. La spiritualité, depuis la nuit des temps, propose des techniques dont le but est identique, comme méditer qui demande à se recentrer sur soi, sans jugement. Les techniques sont variées. Certaines d’entre elles consistent à répéter un mantra. Ce son spirituel calme le mental, le processus de répétition empêchant sereinement celui-ci de partir dans tous les sens. Une autre propose au méditant l’assise en silence ou zazen, soit de laisser monter les pensées sans les juger ni les retenir, tout en se concentrant sur la respiration. Les pensées sont identifiées mais le méditant ne s’identifie pas à elles. En tout état de cause, l’objectif vise à accepter ce qui vient sans en être la victime. C’est pour ces raisons que la posture physique a son importance : assis confortablement, il est nécessaire de se sentir stable et solide. Le yoga préconise d’ailleurs la pratique d’asanas (postures physiques variées) en préambule à la méditation, de manière à faire du corps son allié. Se réconcilier avec soi revient donc, in fine, à un processus d’unification corps/esprit que la pratique de la méditation peut tout à fait réaliser.
Une pensée positive au quotidien
La vie est faite de couples d’opposés. C’est dans ce sens que Swami Satyananda, Maître yoguique issu d’une lignée ancestrale, énonce le yoga-sutra 33 de Patanjali : Quand le mental est perturbé par des passions, on devrait pratiquer la réflexion sur les opposés... Satyananda commente le verset de la sorte : On n’arrivera à rien par la suppression. La meilleure des choses à faire serait de méditer sur les tendances opposées. Par exemple, la haine peut être surmontée par l’amour… Ainsi, quand il y a un trouble causé par des pensées négatives, les étudiants devraient pratiquer la réflexion sur leurs opposés. Il n’est donc pas question de refouler le négatif mais, encore une fois, simplement de lui opposer le positif. Plus pratiquement, imaginons que vous soyez perturbé par la méchanceté d’une parole. Dans un premier temps, vous accusez le coup mais il ne s'agit pas d’en rester là. Le sage Omraam Mikhaël Aïvanhov répète dans « Parole d’espérance » que nous ne devrions jamais accepter de stagner dans un état négatif. Se dire que l’interlocuteur blessant est plus malheureux que soi par manque d’amour est un premier pas. Le fait de ne pas s’identifier à cet agresseur désamorce déjà le conflit, celui-ci n’ayant alors plus de prise sur vous. La sagesse voudrait que vous objectiviez que vous possédez quelque chose que votre agresseur n’a pas. Ce peut être la simple gentillesse d’une personne de votre entourage. En prendre conscience intérieurement suffit à remettre les éléments à leur juste place. Les inconscients étant connectés, il est fort à parier que la situation pénible ne se représentera pas…
Valérie Fillot
Qu’est-ce que le stress ?
De l’anglais distress signifiant anxiété, détresse, peur, le mot stress aurait été employé pour la première fois dans les années 1940. Ce n’est pourtant qu’en 1963 qu’un médecin canadien d’origine hongroise, le Docteur Hans Selye, utilise ce mot en médecine. Il le définit en tant que tensions faibles ou fortes, éprouvées depuis toujours et déclenchées par des événements futurs désagréables ou agréables. Une définition désigne aussi le stress comme étant une perturbation causée par une expérience trop forte. Difficile de savoir de façon précise, d’autant que l’usage de l’anglicisme s’est aujourd’hui généralisé pour désigner un état de tension psychique dont les conséquences peuvent aller d’une simple sensation de fatigue jusqu’à l’hypertension, en passant par l’insomnie, ainsi que les maux de tête et de dos. Le terme est même devenu un verbe : stresser à l’approche d’une épreuve, par exemple. Les courants psychologiques parlent cependant de bon stress, celui qui réveille nos potentialités pour un juste passage à l’acte, et de mauvais stress, celui au contraire qui empêche d’agir…
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