Le corps étant lié à l’esprit, nos maux physiques sont souvent la conséquence d’une trop grande tension mentale. Apprendre à la relâcher, c’est se libérer, à la manière d’un prisonnier relaxé…
La pratique de la relaxation permet de prendre conscience que notre corps est un véhicule. Il faut donc éviter de lui demander plus qu’il ne peut donner à l’instant t. Par contre, quelques instants de détente suffisent à régénérer cette merveilleuse et mystérieuse machine…
Se recentrer
À force d’être tendus, nous dépensons une énergie phénoménale sans toujours nous en rendre compte. Apprendre à se relaxer, c’est récupérer de cette énergie. C’est prendre le temps de poser une distance pour objectiver la différence. Ainsi, Geneviève Manent, dans son livre « La relaxation au quotidien » publié au Souffle d’Or, propose de commencer par un émerveillement, une prise de conscience ou une célébration des mains. Avez-vous déjà imaginé ce trésor que représentent vos mains ? Le chanteur Jean-Jacques Goldman les a saluées de son côté dans une superbe chanson : « Nos mains », dont le refrain nous rappelle que Quand on ouvre nos mains. Suffit de rien dix fois rien. Suffit d’une ou deux secondes. À peine un geste, un autre monde. Quand on ouvre nos mains… Tous les jours nous nous en servons sans en avoir conscience. Geneviève Manent explique encore que la relaxation de cette simple partie de notre corps peut nous ouvrir à une réalité que nous avons oubliée. Ainsi, malgré l’agitation quotidienne, décidez de mettre au repos vos mains 5 minutes par jour. Puis amenez votre attention sur leur étonnante réalité. Vous pouvez laisser votre esprit vagabonder mais ramenez-le gentiment sur vos mains immobiles et ouvertes. Vous allez être surpris par ce qu’il y a à découvrir… Vous pourrez ensuite faire de même avec vos pieds, puis d’autres parties de votre corps, et pourquoi pas jusqu’au centre de vous-même… Votre cœur ?
S’ancrer
Une bonne posture du dos, que nous soyons debout ou assis, demande, contrairement aux injonctions du style Tiens-toi droit !, assénées dans notre enfance, un certain lâcher prise qui vient s’ancrer dans le bassin. Il ne s’agit aucunement de se raidir mais, à l’inverse, de sentir que notre corps possède une base stable, pour peu que nous en prenions conscience :
- Commencez par porter votre attention dans la région du bassin. Imaginez que tout votre être se rassemble dans cet endroit. C’est la demeure du hara, le centre de l’Être selon la tradition zen.
- Peu à peu, redressez doucement votre dos en laissant descendre l’expiration dans le hara. Il ne doit pas y avoir d’effort. L’équilibre se fait naturellement. Continuez à descendre dans le bassin en expirant. L’« inspir » lui succédant spontanément vous aide à affiner l’équilibre de tout le corps qui va se redresser de facto.
- Sentez maintenant l’énergie qui va et vient de votre tête à votre bassin en passant par votre colonne vertébrale. Débarrassez-vous mentalement de vos tensions en vous laissant expirer, tout en les confiant à la Terre. Arrêtez l’exercice à la moindre fatigue. Et recommencez-le lorsque vous le sentirez. Vous pouvez pratiquer à n’importe quel moment de la journée, ne serait-ce qu’une minute. Bénéfice assuré !
Se reconnecter
Si vous pouvez disposer de 15 minutes, allongez-vous sur le dos. Veillez à relâcher tout votre corps. Vous pouvez mentalement prononcer une phrase positive comme Je relâche momentanément mon corps et le laisse se recharger d’énergie. Inventez votre propre induction. N’introduisez aucun terme négatif : au lieu de dire Je ne suis plus fatigué, préférez l’affirmation Je suis en pleine forme. La négation engendre une opposition inconsciente qui peut bloquer le processus de détente. Ensuite, voyagez mentalement dans tout votre corps en commençant par les mains, les cinq doigts, les avant-bras, les bras. Le simple fait de prendre conscience des parties physiques les détendra. C’est le postulat vérifié de toutes les méthodes de relaxation. Nous avons en effet tendance à nous déconnecter de notre enveloppe physique et à dépasser des limites en maltraitant ce « véhicule ». La relaxation nous reconnecte avec sa réalité. Les résultats de ces retrouvailles sont étonnants. René, 60 ans, souffrant d’hypertension, témoigne : Depuis que je me suis inscrit à un cours de yoga, mon médecin est surpris. Je prends désormais, outre ma séance hebdomadaire, 20 minutes par jour pour effectuer une relaxation de tout le corps telle que me l’a enseignée mon professeur. Résultat : au bout d’un mois, ma tension est redevenue quasiment normale… Choisissez de faire la paix avec votre corps. Il doit rester, sans aucun doute, votre allié le plus « chair»…
Véronique Fabre
Le rythme de la sagesse
À chaque jour suffit sa peine dit l’Évangile selon Matthieu. Vivre avec cet état d’esprit ne conduit aucunement au laxisme mais plutôt à une adéquation avec l’instant. Dans un monde où tout va vite, où le stress est permanent, il est bon de revisiter les Sagesses anciennes. Patricia Block, auteur de « 99 secrets de relaxation », publié aux Éditions Dervy, va dans ce sens en écrivant : Le soleil se lève chaque jour, même en hiver, et même lorsque le temps est couvert. Le soir, il se retire. C’est le rythme naturel de la journée. Lorsque nous nous mettons en phase avec ce rythme, tout devient plus facile… Et elle poursuit : Si cela vous est trop pénible de vous lever avant l’aurore, le simple fait de penser que le soleil se lève chaque jour sur quelque chose de nouveau est une idée formidablement constructive…
