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Les médecines douces
dans Signes & sens
Le traitement thermal
pour un sevrage aux tranquillisants
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Insomnies, anxiété, burn-out, dépression sont autant de symptômes devenus familiers dans la société actuelle. La pilule « magique » a envahi les foyers. La France serait devenue l’un des premiers consommateurs de tranquillisants au monde. Toutefois, certaines cures thermales, spécialisées dans le traitement des troubles psychologiques, offrent la possibilité d’un sevrage aux tranquillisants.
Benzodiazépines, neuroleptiques, somnifères, la liste des produits actuellement disponibles sur le marché français est longue. L’attitude consistant à poursuivre ses activités quotidiennes en gérant ses troubles de l’humeur et son stress à grand renfort de produits pharmaceutiques, sans réorganisation de sa vie, est maintenant l’apanage d’un grand nombre de consommateurs. Cette mauvaise habitude, dénoncée par le Professeur Édouard Zarifian dès 1996 dans son ouvrage « Le prix du bien-être : psychotropes et société » aux Éditions Odile Jacob, fait progressivement son chemin. Parallèlement, depuis quelques années, l’usage de la médecine douce est plus marqué. Ainsi la phytothérapie et l’homéopathie sont-elles désormais présentes dans de nombreuses pharmacies de la maison.
Le sevrage
La bonne volonté seule ne suffit pas dans ce domaine. Réaliser un sevrage aux tranquillisants reste une démarche douloureuse à entreprendre. Il faut en effet accepter de lâcher la béquille rassurante du médicament, parfois consommé depuis des années, et réapprendre à vivre au quotidien en gérant son anxiété, tout en étant confronté en permanence aux responsabilités, aux soucis familiaux et aux pressions d’ordre professionnel. Il devient alors souvent difficile de ne pas éprouver un manque de confiance en soi, du découragement, un épuisement parfois, tant physique que psychologique, et de ne pas s’en prendre à un entourage généralement démuni face à cette situation. Grâce à son concept, la cure thermale favorise la coupure avec l’univers familier du sujet, le temps d’un séjour de trois semaines environ.
Les bienfaits du thermalisme
Lieu de sérénité, les cures thermales agissent sur de nombreux troubles psychologiques à composantes anxiogène, dépressive, insomniaque ou psycho-somatique. Elles offrent l’opportunité de participer à un sevrage aux tranquillisants. Immergé dans le milieu thermal, le curiste est alors à même de profiter pleinement des bienfaits de cet espace au caractère apaisant et sécurisant, synonyme de plénitude pour beaucoup. Une prise en charge médicale pour le sevrage, un suivi psychologique, des séances de relaxation, des ateliers d’ergothérapie et des soins d’hydrothérapie, accompagnent au quotidien le curiste. Les différentes combinaisons de bains bouillonnants, de douches à jets ou sous immersion en piscine, de massages aux huiles essentielles, de massages shiatsu, la température de l’eau et sa richesse en sels minéraux procurent un effet relaxant, antistress et antalgique sur les douleurs. Entouré, accompagné, écouté au sein de la cure, le curiste bénéficie alors de conditions favorables qui l’aident à dépasser ses zones de blocages, surmonter ses angoisses, tout en diminuant ses prises médicamenteuses. Le thermalisme s’impose aujourd’hui comme une alternative thérapeutique efficace, propice à un nouvel équilibre de vie.
Nicolas Solano
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