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Les médecines douces
dans Signes & sens
Prévenir le cancer
avec les Oméga-3
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Les populations consommant beaucoup d’Oméga-3 (Japon, populations méditerranéennes ayant conservé leurs habitudes traditionnelles) ont un risque de cancer nettement diminué par rapport à d’autres populations, notamment occidentales.
On dispose de moins de données sur les relations entre Oméga-3 et cancer (et entre facteurs nutritionnels et cancers en général) que pour les maladies cardiovasculaires. Toutefois, les données existantes suggèrent que les Oméga-3 peuvent contribuer à diminuer le risque de cancer.
Il n’y a pas « un » cancer !
Une des difficultés pour les chercheurs vient du fait de ce que chaque type de cancer est une maladie en soi répondant à des causes et à des traitements spécifiques. À l’évidence, un cancer de la gorge ne répond pas aux mêmes déterminants qu’un cancer du sein ou de la prostate. Néanmoins, parce qu’ils sont les constituants membranaires de toutes les cellules et par leurs propriétés à la fois anti-prolifération et anti-dissémination, on peut sans risque affirmer qu’une consommation adéquate d’Oméga-3 contribue à diminuer le risque de cancer alors qu’une forte consommation d’Oméga-6 augmente ce risque.
Faut-il attendre des preuves irréfutables pour agir ?
Le principal facteur cancérigène est le facteur temps, c’est-à-dire d’une part la durée d’exposition aux facteurs cancérigènes (le tabac par exemple), d’autre part le temps nécessaire au développement d’une tumeur détectable cliniquement. Contrairement aux maladies cardiovasculaires, il n’y a pas dans la maladie cancéreuse d’événements aigus cataclysmiques (parfois fatals en quelques minutes) sur fond de maladie chronique et lente. De même, on ne fait pas la distinction entre prévention primaire et prévention secondaire (prévention de récidive) car, à nouveau, le facteur temps a paru rédhibitoire aux chercheurs. Cela signifie que face à l’épidémie de cancers qui assaille les populations occidentales, il serait absurde d’attendre de disposer de preuves irréfutables (qui ne viendront peut-être jamais) pour organiser une stratégie préventive. Il faut donc appliquer « le principe de précaution » dans toute sa rigueur, d’autant qu’une stratégie nutritionnelle anti-cancer est presque superposable à la stratégie de prévention des maladies cardiovasculaires, qu’aucun effet nocif n’est à craindre et que, surtout, nous n’avons rien à perdre !
Docteur Michel de Lorgeril et Patricia Salen*
*Pour en savoir plus, lire :
« Le pouvoir des Oméga-3 »,
Éditions Alpen
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