Étienne Marseille, docteur en sciences de l’éducation, s’inquiète de cette obstination des parents à vouloir que leur progéniture soit systématiquement modélisée par eux. Idem pour le yoga. Il s’en explique : Le yoga n’est pas à mettre en cause. C’est l’application dangereuse des géniteurs à vouloir cloner leurs enfants qui est préjudiciable. Si un adulte choisit une pratique de relaxation, il le fait selon ses désirs et ses humeurs. En revanche, le yoga ne peut rien apporter de salvateur aux enfants. Au contraire. Les séances qui leur sont proposées passent par des buts à atteindre. Ce qui surajoute une contrainte, d’autant qu’il n’y a pas l’esprit ludique détressant du sport. L’enfant a besoin de se confronter aux autres, de se mesurer à ses copains, et non pas de canaliser de manière introspective son énergie. Avant l’âge de la maturité, c’est prématuré. Le petit d’homme a déjà bien du mal à quitter le nombrilisme, il ne s’agit pas de booster sa recherche instinctive d’enfant roi. D’autre part et selon la psychanalyse, nos chers petits doivent impérativement sublimer leurs pulsions psychosexuelles durant la période de latence (de 5 à 11 ans environ) et pour cela, s’ouvrir de plus en plus à l’extérieur. Il y va de sa future bonne socialisation. Son humanisation en dépend. Un bambin pathologiquement précoce, conclut Étienne Marseille, se transformera plus tard, à l’âge de la maturité, en enfant ! Pour exemple, il fuira les responsabilités…
Pascale Dupuis