Il existe une grande différence entre la notion d'acceptation et celle de résignation. Là où l'une fait jaillir un sens positif stimulant nos pulsions de vie, l'autre nous laisse sans ressources et alimente une plainte stérile. Choisissons donc d'accepter notre existence mais sans toutefois nous résigner !
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J’adhère à la philosophie du bonheur
Le terme « philosophie » signifiant « amour de la sagesse », vous pouvez méditer, dans un premier temps, des écrits positifs tels que ceux – entre autres – du sage stoïcien Epictète qui évoque magnifiquement le thème de l’acceptation en ces termes : Ne demande pas que ce qui arrive, arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux. Il s’agit-là, non pas d’une soumission masochiste à une quelconque fatalité, mais de la certitude que tout ce qui nous est donné à vivre contribue à notre bonheur. Certes, cette sagesse peut apparaître difficile et c’est pourquoi il ne faut pas s’en arrêter à ce stade tout aussi nécessaire soit-il…
> Je fais preuve de discernement
Une fois cette première forme d’acceptation intégrée, il n’est donc pas question de vous résigner pour autant. Continuez sur ce chemin en faisant vôtre la pensée d’un autre stoïcien, le philosophe Marc-Aurèle, pensée que les moines du Moyen-âge ont reprise à leur compte sous le vocable de « La prière de la sérénité » : Mon Dieu, donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux changer et la sagesse de distinguer entre les deux…
> Je mets en pratique
Imaginez quelqu’un qui ait perdu une jambe dans un accident de voiture. S’il passait sa vie à se révolter, ce mauvais réflexe ne lui rendrait pas pour autant son membre absent. Par contre, il est possible aujourd’hui de se remettre « debout » après un tel traumatisme. Pensez au courage de ces athlètes handicapés qui, grâce à leur volonté et à leurs belles pulsions de vie, réalisent des performances que beaucoup de sujets valides seraient incapables d’égaler. S’ils restent conscients que la réalité est bel et bien là, ils ont su sublimer leur drame et n’ont pas succombé à la tentation invalidante de la plainte. Cet exemple extrême transmet une leçon applicable à tous nos handicaps, qu’ils soient physiques ou psychologiques.
> Je donne du sens à mon manque
Rien n’est parfait en ce bas-monde et nul ne peut se vanter d’incarner la perfection, à moins d’avoir quitté le sens des réalités et perdu la raison. En revanche, accepter le manque peut devenir moteur, une fois transformé en vacuité, c’est-à-dire en objectivation des potentialités.
> J’ai confiance
Si la vie reste un grand mystère, nous y participons activement, qu’on le veuille ou non. Autant alors faire le pari positif de la confiance. Tous ceux et toutes celles qui ont accepté leur incarnation l’ont dépassée admirablement. Réfléchissons à la réussite de Jamel Debbouze que son bras, rendu inutilisable depuis un accident alors qu’il avait 14 ans, n’a aucunement empêchée. Aurait-il eu le même parcours sans ce vilain coup du sort ?
En résumé
Si une destinée peut paraître injuste, la refuser n’y change rien. L’accepter, à l’inverse, déclenche une interrogation salvatrice et une sagesse inébranlable. Cette acceptation est également bénéfique pour l’entourage qui peut y puiser une belle énergie. Sœur Emmanuelle, à la fin d’une vie toute entière consacrée au service des autres, du fond de son fauteuil roulant, a continué à dire « oui » à l’existence, sans jamais se résigner à la fatalité…