Il a fallu un scandale médiatique pour que des interrogations surgissent quant à la fiabilité de certains plats surgelés. Loin de jeter l’anathème sur les avantages que procure ce type d’achats, en terme de temps mais aussi de qualité (il n’est pas question de généraliser la suspicion sur des fabricants sérieux), peut-être est-ce l’occasion de reprendre une certaine maîtrise de nos habitudes alimentaires et de réaliser que la surgélation est loin de constituer une panacée incontournable ?
> Je suis conscient des limites
Malgré les incontestables avantages que représentent les plats surgelés, les producteurs conviennent cependant que les saveurs naturelles ne sont jamais restituées dans leur entièreté. Le processus de surgélation ne peut en effet empêcher ce subtil affadissement, dû au changement de l’état moléculaire de l’eau. Il en est ainsi pour les fruits, les légumes et certaines pâtisseries. Échappent à cet inconvénient les produits contenant peu d’eau, comme les viandes (poulet, dinde, etc). Par ailleurs, le blanchiment des denrées avant leur surgélation peut réduire sensiblement leur teneur en antioxydants. Ces premiers constats permettent déjà de prendre conscience que le procédé n’est pas synonyme de perfection.
> Je reviens aux sources
Acheter systématiquement des plats surgelés, sous prétexte de confort et de gain de temps, revient à se priver du contact avec la nature et ses rythmes saisonniers. C’est sans doute pour cette raison qu’une large frange de la population urbaine, soucieuse de traçabilité et d’authenticité, est aujourd’hui très sensibilisée par une nourriture issue de l’agriculture biologique. D’autant que renoncer au tout surgelé contribue à redécouvrir le plaisir de faire ses courses, au moins une fois par semaine, sur un marché ou encore dans un commerce de proximité.
> Je m’autorise à cuisiner
La rationalisation la plus fréquente avancée par les irréductibles du surgelé : Je ne sais pas cuisiner comme ma mère ou ma grand-mère… Qu’à cela ne tienne ! Les opportunités sont multiples avec la tendance actuelle du « fait-maison » : des cours gratuits existent sur le Web sous forme de vidéos, les blogs regorgent d’astuces sur le sujet, de nombreux ouvrages de recettes faciles sont disponibles un peu partout. Mieux, inscrivez-vous à l’un de ces multiples ateliers conviviaux, animés par des professionnels passionnés et pédagogues, qui sauront vous réconcilier avec les arts de la table.
> Je fais des économies
Il est une évidence incontournable : diminuer sa consommation de surgelés et préparer soi-même son plat en achetant les produits de base équivaut à faire une économie de plus de 40 % sur son budget alimentation. Pour preuve, 10 crêpes surgelées reviennent à environ 1,50 euro. Or, avec la même somme consacrée aux ingrédients, vous pouvez réaliser 18 crêpes, et beaucoup plus grandes de surcroît …
> J’équilibre ma semaine
Renoncer aux plats surgelés quotidiens ne signifie en aucune manière qu’il faille les boycotter systématiquement. Simplement, faites preuve de bon sens et réservez au moins une journée sur deux au cours de laquelle vous décidez de vous en passer. Vous n’avez pas d’idée ? Consultez les blogs Internet. On y trouve des recettes simples, sympathiques et rapides (moins de 20 minutes de préparation) comme, par exemple, la tarte saumon et épinards, les ailes de dinde au curry, ou encore la bouillabaisse facile…
En résumé
Les solutions de facilité ont toujours leurs corollaires inversés en terme d’inconvénients. À force de vouloir tout et tout de suite, le risque est grand de se sentir démuni – voire désemparé – lorsque, pour une raison ou pour une autre, nous manquons de l’étayage de notre plat surgelé habituel. Au contraire, savoir que l’on peut, à tout moment, faire sans, c’est-à-dire autrement, est un gage de créativité non négligeable.