Saviez-vous que le terme « larguer » est un verbe dérivé de l’expression « faire largue », employée au XVIIème siècle et signifiant « céder la place ». On ne peut être plus explicite quant à la problématique évoquée ici car c’est bien de place dont il est question…
> Je ne me berce pas d’illusions
Votre cas de figure est loin d’être isolé. Certains hommes, bien qu’indémariables, ont besoin d’une relation extra-conjugale pour se sentir épanouis. La situation peut être gérable un certain temps mais devient vite l’inverse lorsque le non-choix s’éternise. Premier conseil à suivre si vous ne voulez pas vous enliser dans une histoire sans issue : posez fermement vos exigences en terme de temps en fixant une date limite au-delà de laquelle vous stopperez définitivement la relation.
> J’analyse
Si votre amant tarde à demander le divorce pour ne se consacrer qu’à vous, il existe plusieurs raisons possibles : soit sa femme légitime possède des biens matériels dont votre amoureux n’a aucunement l’intention de se priver ou peut-être formez-vous, avec votre rivale et votre amant, un triangle œdipien. Dans les deux cas, votre partenaire cumule des bénéfices conscients et inconscients qui objectivent son immaturité pulsionnelle. En gardant un lien érotique avec vous, soyez assurée qu’il joue – et jouit de façon névrotique – sur tous les tableaux.
> Je ne cède pas au chantage de la plainte
Il est évident que pour conserver cette situation indéfiniment, votre amant va sortir le grand jeu : Je ne peux pas me passer de toi, etc… À vous de ne pas tomber dans le piège d’une hystérie de séduction qui, si elle paraît touchante objectivement, n’en est pas moins dangereuse. Pensez qu’en restant avec lui, vous vous interdisez toute autre rencontre évolutive. Et même si la rupture vous semble douloureuse, elle aura l’avantage d’ouvrir votre avenir. D’autant que vous pouvez, vous aussi, entretenir inconsciemment un complexe d’Œdipe non résolu en fantasmant coucher avec le père, surtout si vous n’avez pas encore d’enfant. La psychanalyse, avec les travaux de Sigmund Freud, donne beaucoup de clés pour ne plus se laisser vampiriser par un homme marié qui repousse toujours aux calendes grecques ses choix affectifs.
> Je cède la place
S’il vous reste un brin de culpabilité en rapport avec votre décision, convainquez-vous une fois pour toutes que la balle était dans son camp lorsque vous avez exigé qu’il choisisse entre vous et sa femme. Manifestement, il a choisi. En rompant, vous n’avez fait que quitter une place qui ne vous correspondait pas et vous la restituez à qui de droit : sa femme !
> J’ai tout à gagner
Une fois la rupture consommée, c’est la liberté qui vous attend ! En outre, vous ne garderez aucune rancune sachant que vous avez fait preuve d’une maturité dont votre ex-amant est a priori incapable. Fini les rendez-vous qui n’arrangeaient que lui et les attentes teintées d’angoisse de messages téléphoniques incertains. Vous venez de montrer que vous n’êtes pas un objet de substitution et votre expérience vous a mûrie. Soyez certaine que votre prochaine histoire sentimentale n’aura plus ce goût de mauvaise frustration. Vous n’avez donc rien perdu et avez tout à gagner !
En résumé
Il est fort rare, dans nos sociétés, que fonctionne harmonieusement dans la durée un ménage à trois. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la polygamie n’y est plus en vigueur. Aussi, n’ayez aucun état d’âme chaque fois qu’un homme marié vous dit qu’il vous aime plus que tout au monde, tout en rentrant chez sa femme après une énième après-midi d’amour ou soirée passée avec vous ! Vous n’obtiendrez jamais plus de lui…