On ne vous a imposé aucune religion et pourtant, au détour de votre quête de sens, vous avez été sensibilisé aux messages des Évangiles. C’est donc tout naturellement que se pose pour vous la question du baptême. Ce choix est induit par la parole de Jésus transmise par Matthieu 28.19-20 : « Allez ! Faites de toutes nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit »…
> Je m’ouvre à la réflexion ontologique
L’ancien ministre gaulliste André Malraux semble avoir vu juste en prédisant que notre XXIème siècle serait spirituel ou ne serait pas. Participez à cette véritable réflexion ontologique. La religion, coupée de son côté superstitieux, offre des pistes sérieuses. Le champ est large et ce n’est certainement pas par pure convention que plus de 2300 adultes se font baptiser chaque année durant les Fêtes pascales.
> Je choisis en toute conscience
Au-delà de toute pression moralisatrice, vous avez décidé de « passer » par une initiation spirituelle correspondant à une sorte de seconde naissance. Développez donc en toute conscience la sensibilité chrétienne qui vous correspond le plus en prenant le temps d’un dialogue en profondeur. N’hésitez pas à demander un rendez-vous à un prêtre catholique, un pasteur ou même un représentant de l’église orthodoxe.
> Je me fais parrainer
À l’origine, le parrainage du baptême était assuré par un fidèle appelé « sponsor » signifiant « celui qui pousse ». Gardez cet esprit en choisissant dans votre entourage deux accompagnants dont les préoccupations spirituelles sont proches des vôtres. Il n’est pas nécessaire que vos parrains et marraines fassent partie de votre famille. D’autant qu’il s’agit pour vous d’une nouvelle naissance et que vous avez décidé d’une famille spirituelle beaucoup plus large que celle de la chair. Souvenez-vous des paroles de Jésus, rapportées par l’Évangile de Marc, alors que sa mère et ses frères le cherchaient partout : « Qui sont ma mère et mes frères ? » Et portant ses regards sur les gens assis autour de lui : « Voici, dit-il, ma mère et mes frères »…
> Je m’engage
Selon la tradition chrétienne, le baptême est un contrat d’Alliance entre vous et Dieu. Comme dans tout contrat, il y a engagement réciproque. Si Dieu vous reconnaît symboliquement en tant que son fils ou sa fille, vous vous engagez vous aussi à suivre les traces de Jésus. Baptisé, vous devenez un de ses disciples officiels. Il s’agit bien sûr d’un « tendre vers » mais le challenge est toujours gagnant si l’on en croit ceux dont la foi est restée inébranlable face aux réalités de la vie, dans la joie comme dans la peine. Jean-Jacques Olier, prêtre du XVIIème siècle, avait une jolie formule pour résumer l’engagement du baptême : Jésus devant les yeux, Jésus devant le cœur, Jésus dans les mains, montrant bien qu’il ne s’agit pas de spiritualité désincarnée mais de porter un regard bienveillant sur autrui en toutes circonstances.
> Je témoigne par ce que je suis
L’origine des querelles religieuses réside en cette prétention à posséder la Vérité. Une démarche spirituelle authentique va à l’encontre de tout prosélytisme. N’imposez pas votre décision de vous faire baptiser à quelqu’un qui n’est pas à même d’en saisir le sens. Cette relation intime ne regarde que vous et ceux qui sont partie prenante. Ne cherchez à évangéliser personne. C’est aux fruits qu’on reconnaît l’arbre, affirment les Écritures. Témoignez seulement par ce que vous êtes. Votre nouvelle façon de vivre et de vous comporter en dira plus que de longs discours.
En résumé
La décision de se faire baptiser relève de la symbolisation à l’intérieur d’une communauté ecclésiale d’une foi personnelle. Elle n’est pas un but en soi mais permet de cheminer avec ses convictions selon une filiation spirituelle librement choisie. C’est simplement une porte qui s’ouvre et qui doit être laissée ouverte… pour d’autres...