Selon l’ENVEFF (Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France), 1 femme sur 10 serait victime de violences conjugales. Un constat affligeant. Selon les spécialistes de la psychologie, tout comportement agressif pathologique est la manifestation d’une angoisse interne projetée sur une personne souvent plus faible que l’agresseur. Ainsi, une relation de couple saine ne se situe aucun cas sous l’égide d’un rapport de force. Trop de femmes n’osent pas, par peur, signifier à leur compagnon qu’il va trop loin. Le verbe blessant constitue déjà un signal d’alarme qu’il est important de prendre en compte. Lorsque la limite est dépassée, se protéger est essentiel et la séparation, le meilleur des remèdes…
> Je ne suis pas coupable
Vous n’avez absolument besoin de personne pour exister et surtout pas d’un maître tyrannique. Vous serez étonnée de vos ressources quand vous aurez enfin pris la décision de vous occuper de vous-même. Il ne s’agit ici aucunement de vengeance. La psychanalyse enseigne qu’un sadique est aussi un masochiste. Pour autant, vous n’avez pas à faire les frais d’une pathologie psychique dont vous n’êtes pas responsable.
> Je suis déterminée
Si vous n’êtes pas mariée, il n’y a aucune raison légale qui empêche une prise de distance spontanée. Inutile de déclencher une dispute si vous sentez que votre compagnon peut perdre son sang-froid. Il est par contre indispensable de lui signifier que vous ne tolèrerez plus aucun comportement dévalorisant à votre encontre. Soyez déterminée à mettre en acte vos propos.
> Je recueille des témoignages
Privilégiez votre activité professionnelle et ne permettez pas que votre compagnon agressif vous sollicite sur votre lieu de travail. S’il insiste, profitez-en pour recueillir des preuves de son agressivité en enclenchant un enregistrement au bureau et des témoignages de personnes présentes au moment de la provocation.
> Je consulte un avocat
Si vous êtes mariée et que vous vivez sous l’emprise du comportement outrancièrement dominateur de votre conjoint, consultez un avocat et exposez-lui la situation clairement. Pas question, dans un premier temps, d’abandonner le domicile conjugal ! La loi du 26 mai 2004 stipule cependant qu’en cas de violences conjugales, une procédure spéciale de protection peut exiger soit le départ du conjoint, à condition d’avoir pris soin de rassembler des preuves objectives (certificats médicaux, témoignages etc.), soit l’attribution d’un logement en attente de la décision finale de divorce.
> Je réagis rapidement
Il est essentiel de pouvoir parler de cette souffrance à un tiers. Paradoxalement, l’agresseur joue sur la culpabilité inconsciente de la victime, ce qui explique que certaines femmes battues hésitent à porter plainte. Cette personne extérieure peut être un conseiller conjugal ou même un psychothérapeute, voire un psychanalyste. Quoi qu’il en soit, la situation négative ne doit pas perdurer sous peine d’avoir de plus en plus de mal à vous en dégager.
> Je déjoue les pièges
Ne soyez pas dupe des tentatives de séduction (cadeaux, sorties au restaurant…) lorsque vous avez pris votre décision de séparation ou de divorce en toute conscience. Focalisez-vous sur l’axe que vous avez choisi, quitte à reconsidérer les choses une fois la distance mise en place. Combien même sentiriez-vous une réelle souffrance ou du remords chez votre ex-partenaire, ne cédez pas ! Il faut qu’il comprenne que vous en avez fini avec un mode de relation absurde et irrespectueux qui ne vous convient plus…
En résumé
Une relation de couple équilibrée décuple l’épanouissement personnel. À l’inverse, une union perdurant selon un binôme névrotique bourreau/victime se révèle hautement toxique et destructrice. Une séparation juste ne doit alors pas être envisagée comme une rupture mais, au contraire, telle une réconciliation avec soi-même ou encore avec « soi m’aime »…