Elles sont nombreuses à prendre conscience que leurs fréquents reproches, souvent puérils, envers leur compagnon, peuvent mettre leur couple en péril. Mais comment en finir alors avec une source de disputes inutiles ?
> Je me souviens de ses qualités
Le psychologue Patrick Estrade, auteur de l’ouvrage « Le couple retrouvé, les mésententes conjugales et leurs remèdes », a remarqué que ce que l’on reproche à son partenaire, c’est ce que l’on a aimé et adoré chez lui quelques années auparavant. Un exemple : vous venez de rencontrer un homme et confiez à votre meilleur amie que c’est une personne merveilleuse, responsable, avec les pieds sur terre. Cinq ans plus tard, vous lui reprocherez d’être trop tranquille… Demandez-vous si cette attitude vous parle et souvenez-vous que chacun a toujours le défaut de ses qualités. Rappelez-vous ce qui vous a attirée chez votre chéri quand vous l’avez rencontré. Ce bon réflexe relativisera votre attitude présente en vous moquant gentiment de vous-même.
> Je ne le transforme pas en enfant
Si, selon Patrick Estrade, la femme a besoin de protection, l’homme est plutôt sensible aux encouragements. Or, au bout d’un certain temps, les Pourquoi inquisiteurs risquent d’infantiliser votre homme : les Pourquoi tu ne dis rien ?, les Pourquoi tu as mis l’huile dans le frigo ?, constituent des agressions qui peuvent déclencher des réponses pulsionnelles comme Tu es vraiment comme ta mère ! La chanson « Tu t’laisses aller » de Charles Aznavour est un miroir de ce tue-l’amour que peuvent engendrer les critiques récurrentes. Tu m’exaspères, tu m’tyrannises, je subis ton sal’ caractèr’ sans oser dire que t’exagères, chante-t-il, interprétant un homme « castré » qui n’a plus que l’alcool pour s’exprimer. Patrick Estrade de prévenir : À force de reproches, l’amour disparaîtra. Résultat : soit vous serez trompée, soit vous serez quittée !
> J’utilise le Je plutôt que le Tu
Bien évidemment, il ne s’agit pas de tout supporter. Il est des situations où une remarque peut être justifiée. Dans ce cas, évitez le Tu accusateur et parlez de vous. Ce mode de verbalisation est issu de la méthode dite de « communication non violente ». Elle permet de se positionner par rapport à un mal-être, tout en laissant l’opportunité à son interlocuteur de s’exprimer. Ainsi, plutôt que de lui asséner : Tu regardes trop le sport à la télé !, préférez lui avouer : Je sais que tu aimes voir tous les matchs mais je me sens délaissée dans ces moments-là…
> Je m’autorise le plaisir
Cécile Grassis, psychanalyste, explique à une internaute lors d’un forum évoquant cette problématique : N’est-ce pas souvent lorsqu’il se fait plaisir que vous lui faites des reproches ? Le problème n’est-il pas que vous n’osez pas vous faire plaisir ? Vous lui reprochez certainement le plus souvent ce que vous ne vous autorisez pas… Il est donc important, chaque fois que vous êtes tentée par ce type d’agression, de mettre en exergue ce que vous désireriez faire et qu’une psychorigidité insidieuse vous empêche de réaliser. Et si vous décidiez de vous inscrire, par exemple, à un cours de danse pendant que Monsieur regarde les matchs à la télé ?
En résumé
Inversez les rôles et imaginez que votre chéri soit sans cesse sur votre dos : vous savez bien que vous ne le supporteriez pas. Redevenez donc une amante et ne vous transformez pas en mère envahissante ! Pour lui certes mais surtout pour vous…