L’adolescence est sans conteste une période de troubles. Plus enfant, pas encore adulte, difficile de se positionner ! Et c’est vous, parents, qui êtes souvent en première ligne pour essuyer les plâtres… Mais pas d’angoisse, voici quelques conseils avisés qui vous aideront au plus fort de la tempête…
> Je prends du recul
La première erreur à ne pas commettre lorsque votre ado cherche l’affrontement consiste à laisser toute affaire cessante pour engager le combat. Préférez surseoir et continuer à vaquer à votre occupation du moment car il attend simplement que vous sortiez de vos gonds afin de justifier le fait que vous êtes un « mauvais parent ». Ce moment de latence fait que la rivalité œdipienne, n’ayant plus d’objet, s’épuise. Soyez sûr qu’il ne s’agit pas ici de laxisme mais d’une astuce destinée à lui montrer consciemment et inconsciemment que vous n’êtes pas son copain et que vous avez autre chose à faire sur l’instant.
> Je ne le déculpabilise pas
Paradoxalement, entrer directement dans le conflit que s’applique à générer votre héritier par des propos impertinents aurait pour effet de le déculpabiliser au niveau inconscient et surtout de faire monter la violence de part et d’autre. Une gifle peut effectivement mettre un terme au débat mais vous pourriez alors vouloir réparer par la suite… Et là n’est pas le but ! Votre ado sait très bien qu’il dépasse les limites. En ne lui laissant pas de prise, même si cela vous pèse, vous l’amenez à se centrer afin de régler son irritabilité.
> Je pose des limites
À l’inverse, une fois l’orage passé, revenez sur le côté inacceptable, pour vous, d’un certain vocabulaire, en lui précisant que vous ne prêtez jamais aucun crédit à un dialogue de ce type, avec qui que ce soit d’ailleurs. N’évoquez surtout pas directement l’épisode en question ! Sachez seulement vous positionner clairement en dehors des crises de manière à ce que votre fille ou votre fils comprenne que certains comportements n’auront jamais votre approbation.
> Je comprends le besoin d’opposition
Un adolescent a besoin de sentir qu’il a des parents solides en face de lui. Ses impertinences constituent en quelque sorte des tests qu’il vous fait passer. Faites preuve d’une autorité qui n’ait rien à voir avec quelque autoritarisme, une autorité qui soit plutôt le fruit d’une responsabilité adulte étayée sur du symbolique. Tant qu’un adolescent n’est pas majeur, il doit sentir qu’il est sous la tutelle légale de ses parents et qu’ils ont le devoir de faire respecter certaines règles sociales. La communication reste donc essentielle à ce niveau-là et aucun parent ne devrait céder à des désirs intempestifs, quitte à déclencher la révolte de leur grand enfant quand lui est refusée, par exemple, une sortie en boîte, en voiture, avec des camarades majeurs, « eux »… Cette opposition ferme reste protectrice et vous n’avez surtout pas à y revenir…
> J’ouvre des espaces de dialogues
Si un adolescent en vient à tenter de transgresser les convenances, sachez qu’il est sujet, souvent à son insu, d’une anxiété existentielle propre à tous les jeunes de son âge. Pour vous rassurer, sachez qu’il est bien plus dangereux psychologiquement qu’un ado n’exprime pas son mal-être. Combien d’enfants sages sous tout rapport, refoulant leurs conflits internes, retournent les choses contre eux et masquent au final une grave dépression pouvant générer des conséquences désastreuses. Lorsqu’un ado est impertinent, c’est le seul moyen qu’il ait trouvé pour communiquer. Ouvrez des espaces de dialogues informels, dès que vous le pouvez. Vous serez étonné de tout ce qu’il a à vous dire… sans vous agresser !
En résumé
Une des meilleures astuces pour ne pas craquer et relativiser les errances verbales de votre adolescent consiste à se rappeler comment vous vous comportiez au même âge. Et même si vous avez été un ado très respectueux – peut-être trop –, soyez conscient et rassuré par le fait qu’il n’a pas à vous ressembler en tout point… Il est en train de construire, avec ses moyens psychologiques et votre soutien, sa propre personnalité… unique.