Environ 15 % des humains sont concernés par ce que l’on nomme scientifiquement « éreutophobie » ou encore « érythrophobie ». Ce symptôme, se manifestant par un rougissement intempestif du visage, n’a toutefois rien d’inéluctable. Il diminue de façon sensible, voire disparaît totalement, à condition de ne plus le redouter. En venir à bout reste donc possible…
> J’affronte mon éreutophobie
Pour enlever de sa force destructrice à cet élément perturbateur, regardez-le en face. Le rougissement résulte d’une manifestation physiologique, liée essentiellement au système nerveux sympathique, lui-même en lien avec votre sphère émotionnelle. L’éreutophobie provient de la réminiscence inconsciente et incongrue d’une émotion angoissante passée. Son caractère invalidant repose sur le fait que vous finissez par rougir d’avoir peur de rougir selon le principe très connu de l’adage « Ce que je redoute m’arrive ». Première recommandation : acceptez ce phénomène comme ayant un sens caché que vous êtes à même de découvrir.
> Je ne suis pas timide
Débarrassez-vous en premier lieu de cette fausse croyance qui véhicule que vous rougissez parce que vous êtes timide. C’est loin d’être le cas. La timidité peut effectivement devenir une conséquence de l’éreutophobie mais n’en est pas la cause. Celle-ci est plutôt à chercher dans ce que la psychanalyse appelle un affect coincé. Réalisez que rougir n’entame en rien vos compétences intellectuelles et relationnelles. Commentez avec humour ce phénomène récurrent contrariant et posez ainsi une distance, étape nécessaire pour vous en détacher et mettre en place votre principe de guérison. Surtout, ne vous en cachez pas systématiquement et n’en n’ayez pas honte. Rappelez-vous : 15 % des êtres humains sont concernés. Sans compter qu’il peut se trouver dans votre entourage une personne qui souffre en silence du même problème et que vous pouvez aider par votre capacité à en parler sans tenir compte du regard potentiellement négatif d’autrui.
> J’ai une astuce
Lorsque vous sentez la panique s’emparer de vous lors d’une prise de parole en public par exemple, centrez-vous instantanément sur une figure protectrice de votre choix. Ce bon réflexe stoppera vos angoisses. Le mental ne pouvant pas être occupé par deux choses à la fois, votre éreutophobie s’atténuera.
> Je privilégie le fond plutôt que la forme
L’imagination a tendance à imaginer et à occulter la réalité. Lapalissade direz-vous ? Pourtant, sachez que votre sensation de rougissement n’est pas appréhendée et vue par votre entourage de la façon dont vous la fantasmez. Ayez toujours à l’esprit que vos interlocuteurs sont moins préoccupés par la couleur de vos joues que par ce que vous avez à leur transmettre de positif ! Cessez de prêter attention à la forme et concentrez-vous sur le fond. Votre peur de rougir passera au second plan et n’aura plus de raison d’être.
> Je pratique la visualisation des opposés
En état de relaxation et de façon détachée, remémorez-vous un épisode de votre enfance où vous avez ressenti un sentiment de honte. Ne jugez pas la situation, observez-la seulement, puis abandonnez volontairement cette image. Retrouvez maintenant dans votre mémoire un épisode au cours duquel vous avez été très fier de vous. Amplifiez ce sentiment et actualisez-le au présent. Cet exercice effectué de façon quotidienne donne des résultats surprenants.
En résumé
Changez votre regard sur ce qui n’est que le résultat d’un positionnement passé de votre psychisme encore fixé de façon irrationnelle à une époque pourtant révolue. Dans le cas où votre peur de rougir résisterait toujours malgré les conseils énoncés ci-dessus, faites-vous aider par un professionnel. Selon votre sensibilité, choisissez une méthode parmi celles qui ont fait leurs preuves pour traiter l’éreutophobie : l’hypnose ericksonienne, la sophrologie, la psychothérapie, la psychanalyse…
