Selon les spécialistes de la Psy, l’égoïsme cache une véritable souffrance. Impossible pour celui qui en est affublé de connaître la beauté du partage et de l’échange avec son alter ego ! Ainsi, à force d’avoir peur de donner et d’entretenir le fantasme de la perte, l’égoïste ne récolte, in fine, que les affres de la solitude. Nous sommes fondamentalement des êtres de relation et, à ce titre, nous avons tout à gagner – et certainement rien à perdre – lorsque nous abandonnons définitivement un tel comportement, assurément masochiste…
> Je ne me sacrifie pas
L’erreur la plus communément répandue en ce qui concerne le partage consiste à croire qu’il relève du sacrifice, alors qu’il s’agit de l’inverse. Pour s’en convaincre, il suffit de penser à un enfant qui garde jalousement son jouet jusqu’au moment où plus personne ne s’intéresse à lui. Molière a merveilleusement bien caricaturé ce comportement dans « L’avare », faisant d’Harpagon un égoïste impénitent sombrant dans un inéluctable délire de persécution.
> Je reconnais ma faiblesse
Jules Renard disait qu’il n’y a qu’une façon d’être un peu moins égoïste que les autres : c’est d’avouer son égoïsme. Il ne s’agit pas là de s’auto-flageller, d’autant que personne ne peut s’enorgueillir d’être fondamentalement philanthrope. Toutefois, le fait d’en prendre conscience permet peu à peu d’augmenter l’intérêt que l’on porte à ses semblables.
> Je pratique un sport d’équipe ou un art martial
Une excellente façon de réaliser l’importance d’autrui consiste à pratiquer un sport d’équipe. La raison en est simple : le pratiquant est invité tout naturellement à mettre ses compétences au service du groupe et à développer un esprit de solidarité, conditions sine qua non de la réussite de l’activité. Si vous avez un tempérament naturellement individualiste, essayez les arts martiaux comme le karaté-do, le judo ou l’aïkido. Ces méthodes enseignées dans l’esprit philosophique du do (la voie) conjuguent admirablement bien la confiance en soi et le respect de l’adversaire.
> Je propose mes services
À en croire les milliers de personnes qui donnent un peu de leur temps à des associations – caritatives ou pas –, ce geste leur est rendu au centuple. Ils témoignent, paradoxalement, que le don en lui-même est porteur d’une satisfaction qui n’a pas de prix. À condition, précisent-ils, de ne pas s’en glorifier à la façon de certaines caricaturales dames patronesses d’antan qui utilisaient les pauvres pour se donner bonne conscience.
> Je donne ce qui déborde de la coupe
Ne pas être égoïste consiste à donner ce qui ne nous est pas fondamentalement nécessaire. Autrefois, la dîme (signifiant dixième partie), considérée comme ce qui débordait de la coupe, était une prescription divine. Elle signifiait que les richesses devaient circuler afin que rien ne manque à personne. Notre monde actuel, avec ses déséquilibres économiques entre le Nord et le Sud, les riches et les pauvres, semble avoir oublié cette leçon de sagesse pleine de bon sens. Toutefois, une façon de rétablir un certain équilibre revient à participer à un commerce plus équitable, à faire un don ponctuel selon ses possibilités. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, le moindre geste altruiste de votre part vous reviendra à coup sûr sous une forme que vous n’attendiez pas…
En résumé
Selon un article paru sur un site Internet étudiant les inégalités planétaires, l’homme le plus riche du monde possède une fortune équivalente à quatre millions d’années de Smic français… De quoi donner le frisson ! L’être humain serait-il génétiquement égoïste ? À chacun d’entre nous de prouver le contraire avec ses moyens, aussi modestes soient-ils. Quant au multimilliardaire évoqué précédemment, il a commencé à s’occuper sérieusement d’œuvres caritatives après avoir subi une grave opération à cœur ouvert. Mais mieux vaut tard que jamais… De façon positive, n’oublions jamais que l’altruisme a le goût du bonheur.