La phobie, quelle qu’elle soit, possède la particularité de pouvoir être traitée. Pour la psychanalyse, elle est la manifestation d’un affect interne qui s’est déplacé sur un objet extérieur. Sans s’attaquer directement à ce symptôme, l’exploration de l’inconscient obtient de bons résultats en mettant à jour son sens caché. Lorsque cette affection devient trop invalidante, la médecine peut intervenir en urgence mais d’autres solutions existent également, adaptées à votre personnalité…
> J’accepte le problème et je peux en parler
Pouvoir mettre en mots sa phobie constitue un premier pas pour prendre une certaine distance par rapport à cette peur incontrôlée et incontrôlable. Cette simple transmission permettra également de vous rendre compte que vous êtes loin d’être un cas isolé. Plus de 5 % de la population souffre de phobies, pourcentage auquel s’ajoutent les nombreuses personnes qui n’osent pas en parler.
> J’identifie ma phobie
Il existe différents types de phobie telles que l’agoraphopie (peur de se retrouver dans un environnement public), l’éreutophobie (peur de rougir), les différentes formes de phobies sociales (peur de communiquer avec autrui), la phobie scolaire, la phobie des moyens de transport (peur de prendre l’avion, le train, la voiture etc.), des phobies plus spécifiques comme l’haptophobie (peur du toucher), la peur des araignées, des souris, des serpents, celles de contracter une maladie (cancérophobie)… Selon la méthode freudienne, l’inconscient n’élit pas un objet phobique par hasard, d’où la nécessité de bien identifier votre symptôme de manière à établir des liens associatifs qui peuvent déjà vous permettre de mieux comprendre le pourquoi de la situation et lui donner sens.
> Je n’accepte pas la fatalité
Sachez qu’il y a toujours une solution à envisager si vous souffrez de phobie. Ne pas se résigner constitue le premier réflexe à déclencher, surtout si celle-ci inhibe une réalisation affective ou sociale. Ne pas accepter la fatalité ne signifie pas pour autant qu’il faille utiliser des moyens psychologiques contraignants dans un premier temps, ce qui ne ferait qu’amplifier le stress. Commencez par en parler avec votre médecin qui peut vous prescrire, en cas d’urgence, un léger tranquillisant de manière à atténuer votre anxiété face à votre phobie. Pensez également aux médecines douces, aux pratiques psychocorporelles comme le Qi Gong qui aide à maîtriser le stress. Les techniques de respiration issues du yoga sont encore des outils précieux en cas de panique. La sophrologie peut vous aider aussi.
> J’essaie certaines thérapies de désensibilisation
Les thérapies dites cognitives et comportementales visent à reproduire, dans un environnement sécurisant ou en travaillant sur l’imagination positive, la situation déclenchant la phobie. Ces techniques possèdent l’avantage d’apprendre à contrôler votre peur en mettant en place une réaction adaptée. Ce travail de désensibilisation se révèle efficace pour certains. Cependant, s’agissant à l’origine d’une problématique inconsciente, la phobie peut toujours se déplacer sur un autre objet, ce type de traitement, même réussi, ne réglant pas le problème en profondeur.
> Je consulte un psychanalyste
Si votre phobie est particulièrement résistante et persiste, n’hésitez pas à consulter un spécialiste de l’inconscient. L’avantage d’une telle prise en charge réside en une dédramatisation de la phobie mais, surtout, la méthode et la méthodologie inhérentes à cette discipline font qu’avec le temps nécessaire, le mal sera circoncis à la racine.
En résumé
Chaque spécialiste, quelle que soit son approche psychologique en matière de traitement, adhère au fait qu’une personne souffrant de phobie finit par avoir plus peur de son symptôme que de l’objet phobique. Ainsi accorde-t-il une importance bienfaitrice à vivre le moment présent. Or, à l’instant où vous lisez ces lignes, vous n’êtes pas phobique puisque vous n’êtes situé ni dans le passé, ni dans le futur. Une excellente occasion pour lâcher prise afin de choisir en toute sérénité la solution qui vous convient…