Je passe des nuages au soleil !

« Il pleure dans mon cœur, comme il pleut sur la ville », chante le poète Paul Verlaine. Mais la musique des mots, aussi belle soit-elle, ne doit jamais faire oublier qu’un état mélancolique n’a rien de réjouissant. S’il reste un passage souvent obligé, mieux vaut ne pas s’y installer. Ce serait d’ailleurs une grossière erreur d’évaluation dans la mesure où la pluie finit par cesser. De plus, par-dessus les nuages et même s’il est momentanément invisible, le soleil est là. À l’identique, chaque être humain possède en lui une lumière toujours disponible que les aléas de l’existence ne pourront jamais éteindre…

> Je fais du temps mon allié

Miguel de Cervantès, l’auteur du célèbre « Don Quichotte », est à l’origine d’une injonction pleine de bon sens : Il faut donner du temps au temps. Ne plus se rebeller inutilement face à une résistance nécessite en effet d’accepter que son dénouement ne soit pas immédiat. Ainsi, plutôt que de vous lamenter à propos d’une situation que vous ne pouvez pas changer, projetez-vous avec optimisme dans le futur. Puisque tout évolue, il est évident que dès demain matin votre problème n’aura pas la même consistance.

> Je prends conscience de mon soleil intérieur
Selon la tradition alchimiste du Moyen Âge, il est écrit dans la « Table d’émeraude » : Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Toutes les thérapies (dites holistiques) actuelles s’inscrivent dans cette dynamique. Autrement dit, de la même manière qu’il existe un soleil extérieur, soyez persuadé qu’en vous brille une merveilleuse étincelle. Le bouddhisme l’appelle « La nature du Bouddha ». D’autres traditions assurent qu’il s’agit de l’âme. Sans entrer dans les croyances, la psychanalyse, quant à elle, fait référence à la pulsion de vie inhérente à tout sujet. C’est elle qui fait battre votre cœur et alimente votre souffle. Désormais, lorsqu’une émotion négative (peur, inquiétude, tristesse) viendra masquer cette réalité et vous faire croire que tout va mal, prenez simplement quelques minutes pour vous connecter à cette énergie vitale : concentrez-vous sur votre respiration au niveau du plexus solaire et répétez : Je suis calme et plein d’énergie. Le mental ne pouvant penser à deux choses à la fois, il vous reconnectera rapidement avec votre soleil intérieur.

> Je passe du pourquoi au comment

Il est des moments où les nuages sont si noirs qu’ils engendrent légitimement une phase de désespoir et de révolte. Lors du décès d’êtres chers, tous nos pourquoi restent sans réponse parce qu’il n’en existe aucune. Dans « Ce monde est tout ce que nous avons », le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh propose pourtant de ne pas s’en arrêter là : C’est par notre manière de vivre que nous pourrons donner un sens à leur mort… Ainsi, c’est avec le comment que le processus de deuil laissera peu à peu la place à la vie, continuant inlassablement sa route. Face au mystère de notre finitude, l’acceptation est une porte d’entrée vers la Sagesse. Peut-être est-ce une opportunité pour changer votre regard en relativisant ce qui vous paraissait jusque-là dramatique ? Quoi qu’il en soit, sombrer dans la désespérance en refusant la réalité reste la pire des choses. D’autant qu’il n’existe aucune certitude rationnelle quant au devenir de cette force vitale qui animait le corps du défunt. Dubito ergo sum (Je doute donc je suis) a dit aussi Descartes. Ce qui laisse un espace d’interrogation suffisant pour s’ouvrir à l’inconnu, à condition de faire preuve d’enthousiasme, terme dont l’étymologie grecque renvoie à l’état de l’homme en qui la divinité est présente pour l’habiter et l’inspirer…

> Je traverse les difficultés

Face à une difficulté, le déni ou la fuite ne constituent jamais la bonne solution. Ce qui est mouillé ne craint pas la pluie, dit un proverbe grec. Or, traverser les nuages demande un minimum de courage pour affronter ses propres inhibitions. Si nous ne reconnaissons pas la peur qui est en nous, affirme encore Thich Nhat Han, cette énergie va continuer à dicter notre comportement. Beaucoup de méthodes existent, visant à travailler sur ces émotions qui assombrissent un chemin de vie : la Pensée positive, la sophrologie, les différents types de psychothérapie, la psychanalyse, les enseignements spirituels. Que ce soit grâce à la lecture d’ouvrages ou en consultant un spécialiste, ces disciplines offrent des clés pratiques dont il serait dommage de vous priver au cas où vous auriez besoin d’une aide efficace.

En résumé

C’est décidé : vous ne vous laisserez plus envahir par la morosité. Vous savez désormais que l’astre de vie possède son équivalent au plus profond de votre être. Plus question de paniquer à la moindre déconvenue, déconvenue qui possède d’ailleurs sa raison d’être : « N’étaient des nuages, on ne jouirait pas du soleil », dit un proverbe irlandais...