«Toutes les mamans ont le désir de se comporter de la meilleure manière possible face aux multiples demandes de leur enfant ! Françoise Dolto, Bruno Bettelheim, Aldo Naouri et bien d’autres spécialistes, apportent des pistes sérieuses de réflexion dans ce domaine. Pour autant, ces professionnels, axés sur le psychisme du petit d’Homme, se gardent bien d’imposer une quelconque recette, faisant en tout premier lieu confiance au bon sens maternel. Ce qui n’exclut pas quelques clés de compréhension…
> Je fais le deuil de la perfection
La première attitude à adopter, si un doute s’immisce pernicieusement quant à votre capacité à être parfaitement réceptive à votre enfant, consiste à ne surtout pas vous enfermer dans une culpabilité erronée. Dans son ouvrage « Pour être des parents acceptables », le psychanalyste Bruno Bettelheim est très clair sur le sujet : Mon titre signifie que, pour bien élever un enfant, il ne faut pas essayer d’être des parents parfaits ni attendre de lui qu’il soit parfait, ou qu’il le devienne. La perfection est hors de portée de tout être humain...
> Je fais confiance à mon intuition
Ayant porté votre enfant pendant neuf mois, vous avez déjà établi une relation privilégiée avec lui et cette communication unique se poursuit au-delà de la grossesse : la pédiatre Edwige Antier le confirme dans son livre « J’aide mon enfant à s’épanouir » : La plupart des mères, écrit-elle, deviennent, dès la naissance, extraordinairement réceptives aux signaux que leur envoie leur enfant. Cet avis doit vous rassurer sur vos réelles facultés intuitives. La nature fait merveilleusement bien les choses…
> Je rassure par ma présence
Allo, maman bobo, chante Alain Souchon… Ce que votre bambin attend de vous, c’est effectivement que vous le rassuriez par votre présence physique et psychique. Votre disponibilité maternelle, même s’il ne s’agit que de quelques minutes, suffit pour que votre enfant soit apaisé et puise l’énergie suffisante pour reprendre son envol. Soyez certaine que ce rôle d’accueil vous est dévolu consciemment et inconsciemment tout au long de votre existence. Il n’est cependant pas régressif. Chaque fois que votre enfant fait appel à vous, de façon explicite ou implicite, il attend que vous l’aidiez à avancer dans sa vie. Écoutez-le mais n’alimentez pas sa plainte.
> Je l’entends et je communique…
Être une maman à l’écoute ne signifie pas, après avoir répondu à ses besoins essentiels, que vous deviez vous soumettre à toutes les sollicitations de votre progéniture... Jacques Salomé explique que toute demande doit être entendue, reconnue, ce qui ne veut pas dire nécessairement satisfaite. Votre enfant sera par exemple très sensible à votre franchise si vous lui expliquez que votre budget ne vous permet pas de répondre positivement à sa demande de chaussures au prix exorbitant. Ne cherchez pas à plaire « à tout prix » et préférez communiquer ! Il appréciera votre authenticité.
> Je lui fais confiance
Vous sentez votre enfant ou votre ado mal dans sa peau ? Ne dramatisez pas outre mesure et ne cherchez pas systématiquement à vouloir tout régler. Assurez-le simplement de votre disponibilité. Faites en sorte de l’accueillir, sans être intrusive, ni inquiète. S’il a besoin de sentir que vous lui faites confiance pour régler par lui-même ses soucis de cœur, d’amitié, d’études, ne vous appropriez pas ses angoisses !
> Je n’ai pas toutes les clés
On ne pose une question que là où on a déjà la réponse, disait ce talentueux spécialiste de l’écoute qu’était le psychanalyste Jacques Lacan. Cette vérité est à reprendre à votre compte chaque fois que votre enfant sollicite de votre part une solution toute faite. Aidez-le à trouver lui-même ses issues sans l’étayer. Vous pouvez, si c’est nécessaire, l’inviter à réfléchir sur la façon la plus adaptée de s’acquitter de son travail de lycéen, sans que vous interveniez directement. Quitte à lui proposer des cours particuliers. D’autant qu’il ne rentre pas dans votre rôle de mère de jouer à l’enseignant. Votre réserve et votre humilité feront que, paradoxalement, il trouvera spontanément en lui ses propres ressources…
En résumé
On aura compris qu’une maman à l’écoute ne signifie aucunement qu’elle entre dans le registre du moi sacrificiel. Bien au contraire. Un enfant a besoin de sentir que sa mère est épanouie en tant que femme, tout en restant disponible, autant que faire se peut, pour lui. Si la maman oiseau répond aux besoins de ses oisillons, elle sait aussi instinctivement qu’elle doit un jour les pousser hors du nid. Écouter son enfant consiste à ne jamais perdre de vue cet aspect. Faites donc de votre mieux, tout en sachant, comme le dit avec humour Françoise Dolto, qu’« aux yeux des enfants, on rate toujours… ». C’est d’ailleurs grâce à ces désaccords qu’ils deviendront petit à petit des adultes individués.
