Selon un rapport récent de la Banque de France, près de 900 000 ménages vivent au-dessus de leurs moyens et deviennent ainsi candidats au surendettement. D’un point de vue psychologique, la fièvre acheteuse, même sporadique, peut effectivement se transformer en une réelle conduite addictive. Semblant toucher davantage les femmes que les hommes - quoique ! -, c’est souvent au moment des soldes que cette pulsion quasi incontrôlable à acheter de manière compulsive toutes sortes de produits, comme pour se rassurer, se manifeste. Le problème ? Ces achats - qui restent en inadéquation avec de réels besoins - mettent le porte-monnaie à rude épreuve. Ils s’accompagnent en outre d’un sentiment de culpabilité devant des armoires ou placards remplis d’objets inutilisés ou de vêtements portés rarement ou même jamais. Rassurez-vous cependant ! Sortir d’un tel engrenage est tout à fait à votre portée…
> Je fais le point
Il est important de repérer les moments où l’envie est irrépressible d’utiliser votre carte bancaire. Est-ce dans une période d’inactivité ? Êtes-vous dans un état d’esprit négatif à la suite d’une contrariété affective ou professionnelle ? Ou, au contraire, avez-vous un objectif précis quant à l’achat que vous désirez effectuer ? Sachez que les dépenses superflues relèvent toujours d’une confusion entre plaisir et besoin. Lorsque vous revenez de votre shopping, classez et chiffrez vos produits achetés, sans vous culpabiliser, en deux catégories : ceux qui vous paraissent nécessaires et ceux dont vous auriez pu vous passer pour le moment.
> Je règle en liquide
L’ennemi de la fièvre acheteuse ? La carte bancaire ! Une astuce protectrice pour être sûr de ne pas se mettre en danger financier consiste, après avoir consulté son relevé de compte, à aller au distributeur et à retirer la somme d’argent en liquide que vous envisagez de dépenser pour votre shopping. Laissez votre chéquier à la maison ! L’avantage de cette attitude réside dans le fait que l’argent n’est plus virtuel mais réel. Chaque fois que vous réglerez en liquide, vous accorderez une valeur particulière à votre acte, quitte à retourner un autre jour à la banque et réitérer le processus.
> J’ai une astuce
Au lieu de vous précipiter dans les magasins, prenez un stylo, le dernier catalogue de vente par correspondance et faites votre pré-shopping. N’étant pas dans l’urgence, vous maîtrisez parfaitement la situation. Laissez votre catalogue et compulsez-le quelques jours plus tard. Vous prendrez ainsi conscience si l’article désiré est en accord avec votre budget. Ceci dit, rien ne vous empêche de l’acheter en magasin si vous le trouvez moins cher. Vous aurez non seulement le sentiment de faire une bonne affaire mais, ce qui est gratifiant, de savoir ce que vous voulez !
> Je fais semblant
Allez sur Internet et remplissez vos paniers dans toutes les boutiques en ligne que vous voulez ! Ne vous limitez en rien. Faites comme si vous pouviez tout vous offrir. Il s’agit d’un jeu. Cliquez sans acheter : la saturation arrivera et le but sera atteint !
> Je me comble autrement
Après avoir identifié les achats compensatoires, mettez en place une activité en accord avec votre sensibilité. La confiance en soi liée aux objets ostentatoires appartient au registre du leurre. Pensez à la chute de la chanson « La fièvre acheteuse » d’Amandine Bourgeois : « J’ai de nouveaux habits mais pas un seul ami… ». Le bénévolat peut constituer un moyen efficace de combler un vide intérieur.
En résumé
La fièvre acheteuse ne résout rien. Elle renforce, à l’inverse, le sentiment de mal-être. Cette mise en garde n’empêche certes pas de se faire plaisir de temps en temps car il n’est pas question de tomber non plus dans l’excès inverse qui consisterait à thésauriser. Il s’agit donc de retrouver un équilibre, à la fois psychologique et budgétaire. En général, la fièvre acheteuse ne concerne que certaines périodes. Toutefois, si le problème est pathologiquement récurrent, il devient nécessaire de consulter un psychothérapeute ou un psychanalyste. Les résultats favorables suivront…