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De l’astrologie plusieurs fois millénaire est née l’astronomie moderne. Au départ, science humaine, c’est-à-dire subjectale, elle a engendré une science objective, dite exacte, faisant ainsi avancer la connaissance. Pourtant, à ne considérer que l’objet et tout vouloir expliquer de manière rationnelle, l’humanité prend le risque de se couper de ses racines et de se déshumaniser…
Jean Barets, ingénieur mondialement reconnu dans sa profession, a effectué des travaux sur environ 20000 thèmes astrologiques. Voici la conclusion tirée de son ouvrage « L’astrologie rencontre la science », publié aux Éditions Dervy-Livres : Je ne sais qu’une chose, c’est que j’ai effectué ces travaux avec une bonne foi totale… Ce n’est pas ma faute si, au terme de cette recherche, l’astrologie me semble exister et si je crois l’avoir rencontrée sur ma route…
L’astrologie statistique
Au début du XXème siècle, un polytechnicien français, Paul Choisnard, décide de s’intéresser à l’astrologie sous l’angle des statistiques. C’est la première fois, depuis que cette discipline a été mise au ban de l’université, qu’un scientifique renoue avec l’astrologie. Ses travaux seront repris par Michel et Françoise Gauquelin qui en tireront des règles fiables pour l’étudier scientifiquement, affermissant les bases posées par Choisnard. À la fin des années 80, la voie est ainsi ouverte à une étude sérieuse des principes astrologiques. En France, elle donne naissance au RAMS (Recherche en Astrologie par des Moyens Scientifiques). Les recherches s’étendent aux États-Unis mais aussi en Italie et en Allemagne. Ainsi, après 300 ans de néantisation, les astrologues semblent sortis du statut péjoratif dans lequel les avait enfermés un anti-astrologisme primaire.
L’astrologie humaniste
La renaissance de l’astrologie se met en place à la fin du XIXème siècle, époque où des scientifiques commencent à vouloir le plus objectivement possible percer les mystères du langage, de la pensée, des émotions : Binet, Janet, Charcot, Freud pour le psychisme, Ferdinand de Saussure pour le langage. La conscience des limites d’un scientisme tout-puissant ouvre la route aux sciences humaines, c’est-à-dire une investigation du sujet plutôt que de l’objet. Or, depuis 5000 ans, l’astrologie s’intéresse au fonctionnement psychologique. Rien d’étonnant alors que psychologie et astrologie se côtoient. Dane Rudhyar, l’un des plus grands astrologues du XXème siècle, auteur de « Approche astrologique des complexes psychologiques », écrit dans sa préface : L’astrologie apporte la « structure » et la psychologie le « contenu » de cette étude de l’individu… L’astrologie est pour moi un langage symbolique. Elle n’est qu’un moyen, une méthode parmi d’autres… On est loin d’une sorte de pouvoir occulte dangereux. Si l’astrologie est une science appréciable, elle le doit aussi aux qualités humaines des astrologues. À ce sujet, Alain Nègre, professeur d’électronique à l’Université de Grenoble, rappelle fort justement que le langage symbolique, tel que celui de l’astrologie, demande à être interprété. C’est justement à cet endroit que l’approche scientifique rationaliste, dont le but est de dévoiler une vérité vérifiable par tous, atteint ses limites. L’astrologie est sûre dans la mesure où la carte du ciel manifeste le plus fidèlement possible une sorte de mandala personnel. Elle participe alors du processus d’individuation cher à Carl Gustav Jung, au terme duquel l’individu, guidé par l’astrologue, perçoit sa propre vérité…
Véronique Loreau
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