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L’invention de la runologie revient à Johannes Bureus, un érudit du XVIIème siècle. Toutefois, c’est à un des frères Grimm, Wilhelm, passionné de langues, que l’on doit le premier traité sur les runes. Sur ces petites pierres sont gravées des lettres correspondant à un vieil alphabet germanique, le Futhark…
La runologie, aujourd’hui utilisée en voyance, comporte un ensemble de 24 runes qui représente les 24 constellations visibles par les Anciens. Classées en trois groupes de huit, chaque série est placée sous l’égide d’une divinité : Frey, le dieu de la fécondité pour la première, Hagall, dieu du mystère pour la seconde et Tyr, dieu de la guerre pour la troisième.
Un ordinateur cosmique !
Selon Éric Panichi, auteur de « Dialogue avec les runes », publié aux Éditions Lafitte, on pourrait comparer le système runique à un ordinateur très sophistiqué, un ordinateur relié à l’intelligence cosmique… L’important consiste à être rigoureux quant aux données, c’est-à-dire définir avec précision la question posée aux runes. La runologie permet en fait un contact avec l’inconscient personnel et collectif que l’antique tradition symbolisait par les Dieux. L’étape primordiale revient donc à bien s’imprégner du symbolisme runique, l’objectif d’une consultation en runologie consistant à donner des indications pour mieux appréhender sa destinée.
La consultation des Nornes
Selon la philosophie runique, la destinée est personnifiée par trois déesses : les Nornes. Il s’agit de trois sœurs, Urd, Verdandi et Skuld, qui tissent la vie des hommes. Le tirage le plus simple s’appelle justement « Consultation des Nornes » qui se pratique en tirant 3 runes au hasard. La première rune tirée représente le passé et se trouve sous l’égide d’Urd, urd étant le participe passé du verbe devenir. La deuxième rune parle du présent, dominée par Verdandi, verdandi étant le participe présent du même verbe devenir. Quant à la troisième rune, elle indique le futur et se trouve sous la protection de Skuld, skuld exprimant ce qui sera mais n’ayant rien à voir avec le verbe devenir. Éric Panichi précise qu’en langue germanique, il n’existe pas de futur réel pour le verbe puisqu’il faut lui ajouter un auxiliaire. Cette subtilité linguistique a une importance puisque pour cette philosophie, le destin est donc le passé dont notre être s’est imprégné, explique encore Panichi, et que nous sommes appelés à reproduire si nous ne changeons pas de schéma. Autrement dit, pour la runologie, la fatalité n’existe pas mais un destin peut se transformer en fonction du présent, et plus particulièrement par ce qui est en train de devenir (« Verdandi »), d’où l’importance de la deuxième rune dans le tirage.
Des tirages spécialisés
Il existe d’autres types de tirages de runes mais qui demandent une pratique expérimentée :
- Le tirage de la simple croix se fait avec 5 runes et permet d’effectuer un bilan plus précis que la consultation des Nornes.
- Le tirage de la croix celtique s’effectue avec 10 runes et comporte une similitude avec un tirage de Tarot. Il est surtout utilisé par les professionnels pour guider une séance privée complète.
- Le tirage du triangle de Merlhin nécessite 15 runes et comporte des précisions supplémentaires par rapport aux dates, par exemple, ou à une interrogation ciblée du consultant.
- Le tirage du grand arbre utilise toutes les runes (25) et présente l’étonnante particularité de correspondre aux maisons astrologiques. Ce tirage, le plus complet, demande une très grande maîtrise de la part du runologue.
Jean-Paul Gallet
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