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La parapsychologie
dans Signes & sens
Au crépuscule de sa vie, interviewé par Louis Pauwells, auteur du livre « Le matin des magiciens » et créateur de la revue planète, Salvador Dali n’a plus rien à prouver. Il articule péniblement après un long silence : « L’âme est immortelle »…
La quête sans fin de ce fervent admirateur de l’« Assomption de la Vierge Marie » semble avoir été un chemin initiatique que la peinture lui a permis de réaliser. Salvador Dali voulait communiquer avec le Cosmos, avec l’Absolu. Projet fou en apparence mais qui possède sa logique. L’artiste est à la recherche de la perfection. Or, selon « Le dictionnaire des symboles », de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, publié chez Laffont, la notion de sphère domine toujours et exprime la perfection. Si un être est conçu comme parfait, on l’imaginera symboliquement comme une sphère…
Galatée aux sphères
Peint en 1952, « Galatée aux sphères » est une représentation de Gala, la muse de Salvador Dali. Dans les « Métamorphoses » d’Ovide, le mythe Grec, Galatée renvoie aux origines. Elle fut offerte au sculpteur Pygmalion par la déesse de la beauté Aphrodite. Dans la vision de Dali, Galatée devient le centre même de l’Univers, centre intergalactique, les sphères symbolisant aussi bien le microcosme (les cellules) que le macrocosme (les planètes). Tout est dans tout disaient les alchimistes, utilisant eux aussi la sphère. Dali était fasciné par le ciel et par le mysticisme : Le ciel, affirmait-il, voilà ce que mon âme éprise d’absolu a cherché tout au long d’une vie qui a pu paraître à certains confuse… Le peintre peignait le ciel pour pénétrer le dôme céleste. Une sorte de mystique pythagoricienne sous-tend son œuvre. Derrière la provocation, le secret que renferme la sphère est omniprésent : L’explosion atomique du 6 août 1945 m’avait sismiquement ébranlé. Désormais, l’atome était mon sujet de réflexion préféré, confiait-il encore. La bombe atomique marque ainsi pour Dali le début d’une période néo-classique dont « Galatée aux sphères » restera une œuvre maîtresse.
L’Ovocipède
Ce que l’on a pris quelquefois pour des frasques obéissent cependant à un continuum dans la quête de l’artiste mystique. Ainsi l’Ovopicède se compose d’une sphère en plastique transparent dans laquelle prend place l’ovocipédiste qui fait rouler la sphère tout en restant à l’horizontale. L’œuvre pour le moins futuriste est présentée en 1959 à Paris par deux femmes : Joséphine Baker et Martine Carol.
Gérald Boudier
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