Gérard Encausse, dit Papus, est le personnage incontournable lorsque l’on parle d’occultisme. Ce médecin, né en 1865, définissait l’occultisme en tant que science s’efforçant, en partant de faits physiques, d’en étudier la partie invisible grâce à une méthode appelée « analogie ».
Pas étonnant que le maître de la psychanalyse, Sigmund Freud, se soit très tôt intéressé à cette discipline, même si sa découverte de l’inconscient a pris un chemin plus en adéquation avec la pensée scientifique de l’époque. Il mit pourtant bien en exergue ces forces occultes (dans le sens de cachées, invisibles) qui agissent sans que l’on en soit toujours conscient. On est loin d’un a priori dénigrant une réalité. Comprendre ce que l’on entend par forces occultes demande en fait une certaine ouverture d’esprit…
La pensée de Papus
Surnommé le « Balzac » de l’occultisme, Papus a laissé une œuvre considérable. Doué d’un sens de la transmission, ses livres sont une initiation pour le néophyte et une clarification pour l’étudiant avancé. On dénombre 160 titres et plus de 400 articles en 37 ans d’écriture. Tout en exerçant son métier de médecin il fonde le Martinisme, courant de pensée se réclamant de l’étude de la gnose, de l’hermétisme, de la kabbale dans un esprit de tolérance et d’ouverture, opposé à toute forme de dogmatisme et de fanatisme. Il s’agit en fait de proposer une alternative entre la rigidité du dogme religieux et scientifique. Pour Papus, il existe un monde spirituel. Le but du chercheur est de prendre conscience de cet espace abstrait agissant au travers de forces dites occultes. Le terme occulte renvoie au fait qu’il est nécessaire de cheminer spirituellement et philosophiquement pour en découvrir peu à peu les arcanes.
L’éthique de la pratique occultiste
Associant la mancie (l’art de la divination), l’astrologie, l’alchimie, l’éthique occultiste est telle qu’elle ne confie son enseignement, selon Papus, qu’à des hommes éprouvés et capables de ne jamais employer pour le mal les connaissances qu’ils ont acquises. On retrouve ainsi une prudence et une assurance contre des dérives éventuelles. L’occultisme en tant que croyance postule en l’existence de « fluides » manifestant un monde invisible à l’intérieur du monde visible. On retrouve aujourd’hui ce concept de plus en plus mis en avant lorsqu’il est question de Chi pour la tradition chinoise, ou de Prana en ce qui concerne la tradition védique. En tout état de cause, quel que soit le nom qu’on leur donne – énergie cosmique, orgone (terme créé par le psychanalyste Wilhelm Reich), fluides, ou tout autre appellation –, il semble que toutes ces forces occultes exigent des qualités humaines essentielles pour être… désoccultées !
Kevin Gilet